Cameroun: des arbitres équato-guinéens pour diriger le match inaugural du championnat

Le match d'ouverture du championnat camerounais arbitré par un trio Equato-guinéen.

Le match d'ouverture du championnat camerounais arbitré par un trio Equato-guinéen.. DR

Le 03/11/2020 à 09h07, mis à jour le 03/11/2020 à 09h07

Il s’agit de la conséquence du conflit entre la Ligue et la Fédération camerounaise de football qui perdure, alors que Coton Sport de Garoua a battu Panthère du Ndé (2-0) lors du match inaugural dimanche 1er novembre.

Le lancement, le dimanche 1er novembre dernier, du championnat par la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC), a été marqué par une curiosité. En effet, la rencontre entre Coton Sport de Garoua et Panthère du Ndé (2-0) a été dirigée par un trio arbitral de la Guinée équatoriale. Un nouvel épisode dans le bras-de-fer qui oppose la LFPC à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot).

«Il fallait que les matchs soient arbitrés. Comme on n’avait pas eu le temps de s’entretenir réellement avec la Fecafoot, on a pu avoir des arbitres très qualifiés qui ont fait leur travail. Mais il va falloir qu’on prenne langue avec tous les partenaires pour qu'on continue à jouer», explique Pierre Semengue, président de la LFPC.

Ce coup de force de la Ligue, sans l’aval de la Fédération, jette une certaine incertitude sur le déroulement sans accroc du reste de la compétition.

«J’espère que ça va se poursuivre sans problème. Il fallait absolument démarrer. Il faut que nous ayons un certain nombre de matchs dans les jambes des joueurs de notre équipe A' (…) Il faut que nous ayons tous le même esprit, à savoir faire jouer les équipes pour que nous préparions le CHAN (Championnat d’Afrique des nations, Ndlr) dans de bonnes conditions et laisser le juridisme de côté. Si on veut discuter des problèmes, on a le temps», a ajouté le président de la Ligue.

Pas sûr cependant que la Fecafoot l’entende de cette oreille. «Le moment est venu pour le Comité exécutif de prendre ses responsabilités. Cette question est un défi et déterminera les relations futures entre la Fecafoot et ses membres. Nous avons le devoir de mettre un terme à cette situation qui a déjà trop duré », a déclaré son président, Seidou Mbombo Njoya, lors de la session extraordinaire du Comité exécutif de Fédération, hier, lundi 2 novembre, à Yaoundé, la capitale.

Il accuse notamment la LFPC de n’avoir pas respecté sa part du contrat suite à l’accord pris après la sentence rendue par le TAS le 14 septembre dernier.

«Afin de mettre en application cette résolution, nous avons procédé à la nomination du secrétaire général de la LFPC qui a été contestée par la LFPC. Pour sa part, la LFPC n’a pas observé la mise en œuvre du point 3 de l’accord qui lui demandait de convoquer, dans les 30 jours suivant l’assemblée générale du 25 septembre, une assemblée générale élective en vue du remplacement pour la durée du mandat restant des membres du Conseil d’administration de la Ligue ayant perdu leur qualité. L’assemblée générale de la Fecafoot du 25 septembre 2020 avait prévenu que "la remise en cause de tout ou partie des résolutions prises tant par elle que par le Comité exécutif constituera une violation de l’accord conclu entre la Fecafoot et la LFPC et donne mandat au Comité exécutif d’en tirer toutes les conséquences"», a expliqué Seidou Mbombo Njoya.

Par ailleurs, dans le communiqué publié à l’issue de ce Comité exécutif, la Fédération évoque «le lancement des championnats professionnels dans les tout prochains jours», dans un contexte où 18 clubs professionnels sur 35, réunis en «session extraordinaire de l’assemblée générale, ont voté la dissolution de la Ligue.

«On sélectionne les joueurs dans le championnat. Quand il n’y en a pas, la sélection devient difficile. C’est pour cela que j’ai demandé que les structures en charge du championnat fassent le nécessaire pour qu’il reprenne vite afin que nous puissions avoir une vue globale de tous les joueurs», estime, de son côté, Martin Ndtoungou Mpilé, sélectionneur de l’équipe nationale des joueurs locaux.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 03/11/2020 à 09h07, mis à jour le 03/11/2020 à 09h07