Vendeuse d’attiéké à Bamako depuis une dizaine d’années, Rokia Sagodogo confirme l’impact de l’embargo, qui avait considérablement ralenti son activité. Mais, «depuis la levée des sanctions, dit-elle, nous commençons à souffler un peu». La vente de ce mets ivoirien est une activité rentable pour elle, puisque la marge brute est de l’ordre de 30%. En effet, le kilo d'attiéké acheté à 700 FCFA est revendu à 1.000 FCFA.
Pour les commerçants spécialisés dans la banane plantain ivoirienne, le constat est identique, même si l’embargo les a moins impactés en matière de disponibilité de la marchandise. «Contrairement à l’avocat et à l’attiéké, le marché était bien approvisionné en bananes plantain durant l’embargo, mais, le prix a sensiblement augmenté», explique Konaté Baloko Doumbia, vendeuse au marché de Bamako. Un autre problème concernait le caractère périssable de ces produits en provenance de la Côte d’Ivoire. «Si l’avocat dépasse trois jours, il est bon à jeter», poursuit-elle.
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Même son de cloche chez les transporteurs. Mais ceux-ci se plaignent des taxes, notamment des 250.000 FCFA par chargement versés à fonds perdus au syndicat des chargeurs ivoiriens, sans qu’aucun reçu ne soit établi en contrepartie. C’est ce qu’explique Moussa Camara, camionneur, qui égrène un chapelet de problèmes.
Néanmoins, cela ne freine pas les transporteurs maliens. Car, «avant l’embargo, nous pouvions envoyer mensuellement 80 camions (en Côte d’Ivoire, ndlr)», affirme Siaka Diakité, président de la Coopérative de commercialisation et d’écoulement de fruits et légumes. Avec l’embargo, ce nombre a été réduit à une quarantaine de camions, soit moitié moins important. Cela a impacté négativement les prix, qui ont plus que doublé.