Visas: l’Union européenne entend durcir les conditions pour certains pays africains

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Le 15/03/2018 à 13h29, mis à jour le 15/03/2018 à 13h31

La Commission européenne projette de durcir les conditions d’octroi de visas aux ressortissants des pays africains qui ne coopèrent pas en matière de migration. Les détails.

L’Union européenne vient de durcir les conditions d‘octroi de visas aux ressortissants africains dont les pays d’origine n’acceptent pas de réadmettre sur leur sol leurs ressortissants en situation irrégulière renvoyés par un pays membre de l’Union européenne.

La décision prise le mercredi 14 mars 2018 par la Commission européenne avec la mise en place des «conditions plus strictes» pour la délivrance des visas aux pays africains vise à pousser certains pays à collaborer davantage en matière d’immigration.

Cette décision est intervenue après de multiples les rencontres entre la Commission de l’Union européenne et les dirigeants de nombreux pays du continent au cours de ces derniers mois dans le but de pousser ces derniers à mieux coopérer sur le volet de réadmission de leurs ressortissants.

Face à la réticence affichée par de nombreux pays du continent (Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire, etc.) sur ce volet, dans un contexte marqué par un afflux continu de migrants vers l’Europe, la Commission européenne a décidé de conditionner la facilité d’octroi de visa à l’amélioration de la coopération en matière de retour et de réadmission.

Afin de forcer la main aux pays du continent, l’Union européenne compte mettre en place «des conditions plus strictes pour le traitement des visas lorsqu’un pays partenaires ne coopère pas suffisamment aux fins de la réadmission des migrants en situation irrégulière, y compris des voyageurs qui sont entrés légalement sur le territoire ayant obtenu un visa, mais qui ont dépassé la durée de validité de celui-ci», souligne-t-on auprès de la Commission.

Avec ce mécanisme, la Commission européenne souhaite accélérer les renvois vers leurs pays des migrants irréguliers et des demandeurs d’asile déboutés.

Ces conditions restrictives ont trait à l’allongement du délai maximal imparti pour le traitement des demandes de visas, la durée de validité des visas, le montant des droits de visas et l’exemption des diplomates du paiement des frais de visas.

A l'inverse, pour les pays qui coopèrent, la Commission européenne prévoit d’améliorer les conditions d’octroi de visas avec une réduction des délais d’octroi de visas, l’octroi de visas à entrées multiples avec une plus longue durée et même des visas à entrée unique directement aux frontières terrestres et maritimes extérieures.

Ces propositions de la Commission européenne doivent être débattues au Parlement européen et négociées avec les Etats membres.

Par Kofi Gabriel
Le 15/03/2018 à 13h29, mis à jour le 15/03/2018 à 13h31