La CEDEAO et la CEEAC comptent mettre l'accent sur deux sujets qui préoccupent les sous-régions et qui sont considérés comme de véritables bombes à retardement. Il s'agit de la sécurité et de l'emploi de jeunes.
En plus de travailler sur la stabilité par la mise en place de mesures sécuritaires, les pays de ces deux communautés économiques envisagent des mesures collectives de réduction du chômage des jeunes et de l’extrême pauvreté, terreau fertile pour les idéologies extrémistes et les vendeurs d’illusions.
Confrontées au développement des activités terroristes et du banditisme transnational, transfrontalier et aux actes de piraterie, du fait de la porosité des frontières terrestres (Sahel) et maritimes (golfe de Guinée), les communautés régionales d’Afrique de l’Ouest et du centre prennent l’engagement «de renforcer les capacités de leurs forces de défense et de sécurité dans le domaine de la formation du personnel, des exercices conjoints, du renseignement et du respect des règles relatives au traitement des droits de l’Homme et du droit humanitaire international».
Lire aussi : CEDEAO-CEMAC: un sommet conjoint pour la sécurité et la paix
Pour maintenir la flamme de cette coopération naissante, les chefs d’Etat de la CEDEAO et de la CEEAC se réuniront en sommet tous les deux ans, alternativement dans l’espace de l’une ou l’autre organisation.
Par ailleurs, conscients des limites du tout sécuritaire, les chefs d’états réunis à Lomé ont décidé de s’engager sur la voie de l’amélioration des conditions de vie des populations, notamment par la promotion de l’emploi. Ainsi, les participants au sommet ont-ils décidé «de mettre en œuvre des politiques publiques et des programmes de valorisation des régions affectées par les activités des groupes terroristes».
La nature ayant horreur du vide, les mouvements djihadistes ont pour stratégie de compenser l’absence totale de l’Etat dans plusieurs contrées abandonnées du Sahel, à l’image des zones du nord Mali il y a quelques années. Par ailleurs, les chefs d’Etats réunis à Lomé ont évoqué la nécessité «de créer des pôles de croissance inclusive et de lutte contre la pauvreté».
Le prochain sommet CEEAC-CEDEAO aura lieu en 2020 à Ndjamena. La CEDEAO regroupe le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo. La CEEAC regroupe l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la RD Congo, Sao Tomé-et-Principe, le Tchad et le Rwanda.