UEMOA: la BRVM affiche un bilan contrasté en 2017

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Le 18/01/2018 à 17h34, mis à jour le 18/01/2018 à 17h49

Malgré une forte hausse de capital, le bilan 2017 de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d'Abidjan affiche des chiffres en dents de scie. Des défis attendent l'institution pour la période 2018-2020.

Les signaux et indicateurs de l’année 2017 sont en dents de scie pour la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan, institution commune aux 8 pays de l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (UEMOA).

Le capital de la bourse a enregistré une augmentation de 350% en 2017, selon son directeur général, Edoh Kossi Amenounve, cité jeudi par le site Abidjan.net.

En effet, l’institution sous-régionale «a enregistré au cours de l’année 2017 neuf augmentations de capital, contre deux seulement en 2016. Cette évolution traduit l'introduction de 336,8 milliards de francs CFA, contre 37,4 milliards en 2016, soit une hausse de 800,53% au niveau du volume de transactions, alors que 217,77 millions de titres ont été échangés au cours de l’année écoulée contre 194,828 en 2016. Ce qui représente une augmentation de 11,78%».

Par ailleurs, «le taux de rendement est passé de 3,57% en 2016 à 5,38% en 2017. Au titre des nouvelles introductions en bourse, la BRVM a enregistré en 2017 deux arrivées, portant à huit le nombre d’introduction sur la période 2014/2017, contre deux introductions au cours des quatre années précédentes».

Sur les indices boursiers, le directeur général, qui s’exprimait au cours d’une cérémonie consacrée au bilan de l’année écoulée organisée au siège de l’institution, a ajouté: «Ils ont été en constante régression l’année précédente. Ainsi, l’indice BRVM composite s’est chiffré à 243,06 points contre 292,17 points en 2016. Soit un repli de 16,81%. Ce fût également le cas pour l’indice BRVM 10, qui s’est chiffré à 219,65% contre 261,95 points en 2016, soit une chute de 15,16%».

Au chapitre de la capitalisation boursière, «le marché a enregistré une baisse de 11,29%, passant de 7.706 milliards de francs CFA en 2016 à 6638 milliards en 2017. Le marché obligataire a quant à lui engrangé 2.970 milliards de francs CFA contre 2.509 milliards en 2016, soit une augmentation de 18,34%. Sur la valeur des transactions, de 409,26 milliards en 2016, on est passé à 267,6 milliards de francs CFA, soit un repli de 34,61%».

Toutefois, en dépit de certains résultats en repli, Amenounvé a tenu à rassurer sur l’état de la BRVM, «qui n’est pas en situation de crash boursier, mais bien au contraire engagée dans une action consistant à relever certains défis importants». Pour preuve, l'institution de classe à la troisième place du hit-parade des bourses africaines les plus performantes au cours des cinq dernières années.

Ces défis apparaissent clairement dans les perspectives de développement sur la période 2018/2020. Il s’agit notamment «d’inciter les grandes entreprises publiques et privées à se faire coter à la BRVM, de créer les conditions permettant aux Petites et moyennes entreprises (PME) de se faire coter au troisième compartiment, de faire la promotion régionale et internationale de la BRVM, de procéder à la création d’un marché pour les ressources minérales, d'inciter au lancement des obligations de la diaspora par les Etats de l’UEMOA, de faire adhérer la BRVM au World Federation of Exchanges (WFE) en tant que membre à part entière».

Au-delà de ces différents chantiers, le challenge capital, considéré comme la mère de toutes les batailles, est la mise en œuvre d’un plan d’action BRVM portant sur l’achèvement de l’intégration des marchés de capitaux de la CEDEAO en 2020.

Les pays membres de l’UEMOA sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 18/01/2018 à 17h34, mis à jour le 18/01/2018 à 17h49