Vidéo. CEDEAO: le paradoxe du déficit céréalier

VidéoLa construction de l’intégration régionale dans la zone CEDEAO est encore un processus qui reste à parfaire avec de nombreux défis à relever. La filière céréalière constitue un cas d’école en ce sens.

Le 12/07/2017 à 18h29, mis à jour le 12/07/2017 à 21h57

Il est en effet paradoxal de constater qu’une unité industrielle sénégalaise ou ivoirienne importe des céréales d’Argentine ou d’Europe de l’Est, à des dizaines de milliers de kilomètres, alors qu’il existe une production locale et régionale, parfois abondante, qui peine à trouver des débouchés.

Réunis à Abidjan au cours d’un forum régional sur la thématique de l’approvisionnement des agro-industries en céréales au sein de la CEDEAO, les spécialistes de la filière ont planché sur la question afin de contribuer à lever les obstacles qui freinent les échanges régionaux dans le secteur.

Il faut par exemple «1 mois et 20 jours» pour importer du maïs du port de Cotonou (Benin) vers celui de Dakar (Sénégal), alors qu’il en faut «moins de trois semaines» pour faire venir le même produit de l’Argentine vers le Sénégal. Au problème logistique, s’ajoute celui des procédures douanières qui pénalisent les importations en provenance de la CEDEAO, qui reviennent finalement plus cher, en violation de la règlementation communautaire.

Conséquence, dans le cas ivoirien par exemple, les paysans ont encore sous les bras des stocks de maïs de la dernière récolte, alors que la prochaine arrive dans seulement quelques semaines.

Les participants au forum, au terme de leur rencontre, ont préconisé la création de lobbies céréaliers tant au niveau national que régional afin d’adresser efficacement ces problématiques, au niveau de la qualité, de la logistique, du financement du secteur, de la convertibilité des monnaies, etc.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 12/07/2017 à 18h29, mis à jour le 12/07/2017 à 21h57