Pour maintenir l’efficacité du secteur de l’électricité, la Côte d’Ivoire a besoin d’augmenter ses tarifs. Le gouvernement a donc décidé de réajuster le coût de l’électricité de 3% dans les semaines à venir, indique une note du ministère de l’Energie, qui précise que cette hausse concerne «uniquement les gros consommateurs».
Il s’agit notamment des clients abonnés en haute et moyenne tension. Cette tranche représente 0,3% des clients de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE, filiale du groupe Eranove), structure en charge de la gestion du secteur, qui compte quelque 1,3 million d’abonnés. Constituée d’opérateurs économiques, des industriels et des grandes entreprises, elle représente tout de même 58% de la consommation nationale.
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Ce réajustement tarifaire vise à équilibrer le secteur énergétique en Côte d’Ivoire. La Banque mondiale qui finance le secteur avait recommandé aux autorités ivoiriennes, en octobre dernier, de procéder en 2017 à un nouveau «réajustement tarifaire» pour rendre le secteur de l’électricité plus «viable». Une requête à laquelle le gouvernement avait donné une fin de non-recevoir.
Le prix de l’électricité pratiqué par la CIE ne couvre pas encore le coût de la production. Et au premier semestre 2016, une hausse générale des tarifs avait provoqué une grogne des populations qui avait dégénéré en violences dans plusieurs villes du pays.
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Il faut souligner que l’Etat ivoirien subventionne le secteur de l’électricité autour de 60 à 80 milliards de francs CFA par an. Avec la chute des cours du cacao qui exerce une pression sur le budget, le gouvernement veut limiter le plus possible la dégradation de ses finances.
Première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone, la Côte d’Ivoire ambitionne d’être un hub énergétique régional. Le pays qui dispose d'une capacité de 2.000 MW d’électricité envisage d'atteindre 4.000 MW en 2020, soit le double de sa production actuelle.