"Le pays a transformé en 2020, 12% des 848.000 tonnes de sa production brute de cajou, également appelé "anacarde" et vise à terme un taux de 50% à l'horizon 2025", a affirmé à l'AFP Adama Coulibaly, directeur du Conseil coton-anacarde (CCA), qui gère la filière.
Avec un accroissement de plus de 100.000 tonnes de ses capacités de transformation attendu en 2021, le défi majeur de la transformation locale de l'anacarde d’origine Côte d’Ivoire sera l’exportation des amandes sur le marché international, au-delà des marchés traditionnels que sont le Vietnam et l’Inde.
Jusqu'ici les exportations des noix brutes du pays faisaient l'objet d'un "commerce triangulaire", au cours duquel le décorticage se faisait en Asie avant d'être envoyé aux Etats-Unis à "un prix exorbitant", a expliqué à l'AFP Losseni Koné, président de Ivory-Cashew, un cabinet américain spécialisé dans la certification et le commerce d’amandes de cajou de haute qualité.
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Pour lui, "le marché américain vaut 40% de la capacité mondiale, alors qu'il ne représente que 1% des importations ivoiriennes d'amandes".
Koné, basé dans l'Etat du Maryland, a conduit une délégation d'hommes d'affaires américains venus visiter pendant une semaine plusieurs usines de transformation dans le nord et le centre de la Côte d'Ivoire.
Devenir les leaders mondiaux
Le CCA a conclu, au terme de la visite, un partenariat avec Ivory-Cashew afin d'"assurer l’accès au marché des amandes et des produits dérivés de cajou d’origine Côte d’Ivoire aux Etats Unis et dans les autres pays du monde".
Ce programme vise à accompagner les unités industrielles de transformation dans une démarche qualité afin de satisfaire aux "normes américaines et internationales sur la sécurité sanitaire des aliments".
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Dans un premier temps, 15 unités de transformation seront concernées par la certification FSMA (Food Safety Modernization Act, la loi américaine sur la modernisation de la sécurité sanitaire des aliments) et vont bénéficier pendant deux semaines d'une formation par des experts américains sur "la règlementation et les exigences américaines en matière d’importation de produits alimentaires".
"La certification demeure une nécessité pour favoriser l’accès au marche américain. Une fois l’accès octroyé, vous pouvez vendre à tout le monde car aucun autre standard international n'est équivalent à celui du marche américain" a vanté Koné, à l'origine de ce partenariat.
"L’enjeu ici est le positionnement du premier producteur de noix brutes parmi les leaders mondiaux des fournisseurs d’amandes du cajou de qualité", a expliqué Coulibaly.
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"Nous voulons une certification 100% Côte d'Ivoire et la meilleure garantie c'est d'avoir avec nous de grands spécialistes de contrôle de sécurité alimentaire mondialement reconnus" a-t-il ajouté, saluant ce partenariat.
"Il n’y a pas d'inquiétude pour le marché du cajou aux USA. On en raffole. Le cajou ivoirien est le meilleur", a rassuré par vidéo-conférence le président de Association of food industry (AFI créée aux Etats-Unis en 1906), Bob Bauer, promettant une "assistance aux producteurs".
Une noix aux multiples débouchés
La Côte d'Ivoire devrait réaliser en 2021 sa meilleure campagne de commercialisation depuis cinq ans à travers "le respect" du prix fixé aux planteurs, en tablant sur une production de 900.000 tonnes de noix brutes.
La production de "l'or gris", désormais considéré comme "un produit stratégique" par la Côte d'Ivoire compte 250.000 producteurs regroupés dans une vingtaine de coopératives.
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L'amande de la noix de cajou est utilisée en cuisine et dans les cosmétiques, alors que la résine contenue dans sa coque se prête à divers usages industriels. La coque de la noix brute contient ainsi un liquide utilisé comme fluide pour les systèmes de freinage des avions.
La pomme de cajou est utilisée pour produire du vin, de la liqueur, du sirop, de la confiture et du jus.
La noix de cajou brute est exportée vers l'Inde, le Vietnam et le Brésil qui abritent des industries de transformation avant de rejoindre les principaux pays consommateurs: l'Inde, les Etats-Unis, l'Union européenne, la Chine, les Emirats arabes unis et l'Australie.
L’Afrique assure plus de la moitié de la récolte mondiale de noix de cajou mais ne transforme localement que 10% de sa production. L'Amérique du sud et surtout l'Asie transforment non seulement leur production mais aussi des noix importées, qu'elle peuvent ensuite réexporter.