Au nombre des grandes résolutions, l’adoption du projet de prolongement de l’autoroute Abidjan -Yamoussoukro vers la capitale burkinabè. Les deux parties se sont félicités de l’achèvement des études préliminaires du projet ainsi que de la mobilisation des premiers financements.
En outre avec l’appui du groupe français Bolloré, un accord a été trouvé pour la réhabilitation, côté burkinabé, du tronçon du chemin de fer entre Ouagadougou et Kaya, puis son prolongement vers Tambao qui dispose d’un important gisement de manganèse. Des travaux qui vont faciliter l’exploitation du minerai qui sera exporté, par voie ferrée via le port d’Abidjan où un port minéralier sera construit à cet effet.
Egalement, la Côte d’Ivoire s’est engagée à augmenter sa fourniture d’électricité de 70 à 80 mégawatt au profit du Burkina Faso. Et toujours dans le secteur énergétique, une société commune sera créée pour la construction et l’exploitation d’un pipeline devant relier les deux pays.
Abidjan et Ouagadougou qui ont l’ambition de constituer le pilier de l’intégration économique ouest africaine dans la région, ont en outre planché sur un programme de facilitation du commerce. Ainsi, les deux pays ont décidé de réduire les postes de contrôles sur le corridor Abidjan – Ouagadougou et de mettre un poste de contrôle conjoint à la frontière commune, ce qui devrait permettre de limiter les tracasseries routières et favoriser les échanges commerciaux.
Sur la question de la frontière qui est restée longtemps un sujet sensible, le traité a validé la création d’une commission mixte en vue de matérialiser la délimitation de la frontière, plus de cinquante ans après les indépendances.
Autre sujet sensible, la présence de dizaine de milliers de ressortissants burkinabè dans des parcs et réserves forestières ivoiriennes, en particulier dans la réserve du Mont Péko, à l’ouest du pays. Le Traité a admis le principe de leur évacuation, sous le contrôle également d’une commission mixte.
Au sujet du terrorisme, Abidjan et Ouagadougou ont réitéré leur engagement à «mutualiser les efforts en matière de renseignement et de coopération». Et à l’ouverture du Traité ce vendredi, le président Alassane Ouattara a appelé à la création d’une «Force d’intervention rapide» dans un cadre sous-régional afin de forger une certaine autonomie de la région en la matière.
Par ailleurs, les accords ont également porté sur la lutte contre la traite transfrontalière des enfants, la lutte contre l’orpaillage clandestin et la vente illicite de l’or, de même que le renforcement de la coopération dans les domaines industriel, touristique, culturel, de la formation supérieur et professionnel ainsi que la recherche scientifique.
Les deux chefs d’Etats Alassane Ouattara et Roch Christian Kaboré ont tous deux saluer des «relations fraternelles et fructueuses» ainsi que le «succès» du sommet. Rendez-vous a été pris pour juillet 2017 à la faveur du sixième TAC qui se tiendra à Ouagadougou.