Côte d’Ivoire: le mouvement des soldats mutins s'étend et l'armée placée en état d'alerte

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Le 06/01/2017 à 17h16, mis à jour le 06/01/2017 à 17h25

Dans une déclaration, le gouvernement ivoirien appelle les soldats mutins à regagner leurs casernes. Les revendications de ces hommes en armes sont désormais connues alors que le mouvement gagne d'autres villes. Les troupes régulières sont en alerte.

Le gouvernement ivoirien a appelé ce vendredi après-midi 6 janvier, les soldats à regagner leurs casernes et prétend avoir entamé les discussions avec ces derniers.

«Il est demandé à tous les soldats de garder leur calme et de rentrer dans les casernes, en vue de permettre la recherche de solutions durables pour l’ensemble des composantes des Forces Armées de Côte d’Ivoire », a indiqué dans une déclaration le ministre de la Défense, Alain-Richard Donwahi, qui a eu une séance de travail plus tôt dans la journée avec le président Alassane Ouattara.

Le ministre a en outre souligné que les forces ivoiriennes étaient en état d’alerte et qu'il avait été procédé au «renforcement de la sécurité des emprises militaires». Les populations ont été appelées au calme et assurées que des dispositions avaient été prises pour garantir la «sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national».

Prime «Ecomog»

Selon le texte, c’est aux environ de 0h30 dans la nuit d’hier à aujourd’hui qu’un groupe de militaires a fait irruption à l’Etat-Major de la 3e région militaire de la ville de Bouaké en faisant usage d’armes à feu. Des discussions avaient par la suite été engagées avec les commandants militaires de la ville.

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Il ressort que les soldats ont revendiqué des primes, une augmentation de salaire, la réduction du temps à passer dans les grades et des éclaircissements sur une «supposée prime Ecomog».

Aucun détail n’a été fourni sur ce dernier point de revendication. On se souvient toutefois qu’à la suite du refus de Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir après l’élection de 2010, la CEDEAO avait mobilisé des forces armées provenant des contributions des pays de la région (connues sous le nom d’Ecomog) afin de contraindre l’ex-président à quitter le pouvoir. Tout porte donc à croire que les soldats de l’ex-rébellion qui ont pris une part active à la chute de l’ancien régime seraient en attente d’une rétribution financière.

Daloa et Korhogo

A noter que le "mouvement d’humeur" des soldats s’est étendu aux villes de Daloa (au centre ouest) et de Korhogo (au nord), deux autres importantes bases de l’armée ivoirienne après Abidjan et Bouaké.

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Il faut signaler que ces villes concernées tournent au ralenti, les habitants préférant se terrer chez eux.

La capitale économique, Abidjan, vit cette situation avec une certaine indifférence, les populations vaquant normalement à leurs activités. Aucune présence militaire n’est en outre visible dans la ville.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 06/01/2017 à 17h16, mis à jour le 06/01/2017 à 17h25