Alors le procès de Laurent Gbagbo doit entamer sa seconde phase avec la plaidoirie de la défense, prévue en principe au mois de septembre, son avocat a demandé à la cours un non-lieu et son acquittement pur et simple. Maître Emmanuel Altit soutient, dans une requête, déposée à la chambre de première instance de la CPI en début de semaine, que «les éléments présentés par le Procureur contre Laurent Gbagbo dans le cadre de son cas ne permettent pas de prouver les charges au-delà de tout doute raisonnable».
Et en conséquence, il demande à la cour de «prononcer un non-lieu total en faveur de Laurent Gbagbo», de «prononcer un jugement d’acquittement en sa faveur» et d’«ordonner la libération immédiate de Laurent Gbagbo».
Ce nouveau développement intervient près de deux mois après que l’accusation ait officiellement pris fin le 1er juin dernier, au moment où la cour, dans une décision rendue le 4 juin, donnait la possibilité à l’ex-chef d’Etat ivoirien et à son co-accusé Blé Goudé de plaider un acquittement.
Lire aussi : CPI: Gbagbo pas encore libre, mais il remporte une grande victoire
En effet, au bout de trois ans de procès, avec 82 témoins de l’accusation, «15 000 pages de transcrits», des «milliers de documents et des centaines d’heures de vidéos au dossier» selon le décompte de Me Emmanuel Altit, la culpabilité reste à démontrer.
L’on se souvient par exemple que l’expert medico(légal néerlandais, Kate Kloosterman, 44e témoin appelé à la barre fin mai 2017, avait mis en doute une des preuves de l’accusation. Il avait analysé un vêtement d’une victime de la «tuerie des femmes d’Abobo» –un épisode qui avait ému la communauté internationale qui s’était alors investie militairement pour précipiter la chute de Gbagbo– et avait conclu qu’il n’y avait aucune tâche de sang sur ce qui devait être un élément de preuve probant de ce massacre.
Lire aussi : Côte d’Ivoire: un nouveau mouvement pro-Soro appelle à la libération de Gbagbo
Cette requête des avocats de l’ex chef d’Etat ivoirien ouvre à ce dernier une fenêtre d’espoir. D’autant plus que la CPI a déjà prononcé un non-lieu au beau milieu d’une procédure visant le vice-président kényan William Ruto. De même, la libération de Jean-Pierre Bemba est un autre fait qui suscite l’optimisme des partisans de Laurent Gbagbo.
A deux ans de la présidentielle de 2020, il faut imaginer que l’arène politique ivoirienne restera suspendue à une décision qui risque de bouleverser bien des calculs.
Bienvenue dans l’espace commentaire
Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.
Lire notre charte