Côte d’Ivoire: quand le PDCI fait la cour au couple Gbagbo

Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d'Ivoire, et Henri Konan Bédié, président du PDCI. . DR

Le 12/08/2018 à 14h45, mis à jour le 12/08/2018 à 15h14

Après des décennies d’adversité politique, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) se tourne vers Simone et Laurent Gbagbo pour donner du poids à une future grande coalition en vue de contrebalancer le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) au pouvoir.

Un fait inédit sur l'échiquier politique ivoirien. Après avoir été de tout temps dans des camps opposés, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire ( PDCI) et le Front populaire ivoirien (FPI) du couple Laurent Gbagbo pourraient se rapprocher.

En effet, après trente ans de rivalité politique, ce sera la première fois que le PDCI, l’ex-parti unique, et Laurent Gbagbo, le chef historique de l’opposition, pourraient se retrouver dans une alliance politique commune. Une perspective qui prend forme avec les visites successives d’émissaires du PDCI auprès du couple Gbagbo en moins d’un mois.

Le samedi 11 août courant, c'est Jean-Louis Billon, le secrétaire exécutif en charge de la communication du vieux parti, à la tête d’une importante délégation, qui a rendu visite à Simone Gbagbo, trois jours à peine après sa sortie de prison. Une rencontre qui s’est faite sans la présence de la presse mais qui est certainement loin d’être une simple visite de courtoisie.

En effet, exactement deux semaines auparavant, le samedi 28 juillet dernier, Jean-Louis Billon avait fait un déplacement similaire à la Cour pénale international (CPI), à la Haye, où il s’était entretenu avec l’ex président Laurent Gbagbo.

Des tractations qui visent à donner corps à une «plateforme» de l’opposition que le président du PDCI, Henri Konan Bédié, appelle de tous ses vœux. Et même si la frange du FPI dirigée par Affi N’Guessan a déjà exprimé son accord pour cette initiative, une adhésion du couple Gbagbo qui soutient l’autre frange du FPI, la plus importante, ne viendra que donner plus d’élan à cette grande coalition qui vise à servir de contrepoids au RHDP qui a dominé la vie politique durant ces 8 dernières années.

La première mission de ce regroupement sera de peser dans la recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI) dans l'immédiat, sachant que cette commission est chargée d'organiser les prochaines élections locales et probablement la très attendue présidentielle de 2020.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 12/08/2018 à 14h45, mis à jour le 12/08/2018 à 15h14