Côte d’Ivoire. Elections: les candidats PDCI partagés entre leur parti et le RHDP

Le360

Le 27/08/2018 à 12h04, mis à jour le 27/08/2018 à 12h06

Rester dans l’opposition avec leur parti ou faire le saut vers le RHDP? A deux jours de la date limite de dépôt des candidatures pour les élections locales, des cadres du PDCI hésitent à faire le choix. Ils sont convoqués par le président du parti pour clarifier leur position.

Alors que le PDCI a publié sa liste officielle de candidats ce samedi 25 août aux élections municipales et régionales, le parti a dû sursauter à la vue, dès le lendemain, de celle du RHDP, son grand rival. Plusieurs de ses cadres sont également parrainés par ce dernier parti, ce qui constitue un comble d’autant plus que ces candidats ont été consultés auparavant.

Le RHDP pour sa part a souligné que ces candidats ont été choisis parce qu’ils ont dit «oui au RHDP», souligne ce lundi son porte-parole Mamadou Touré.

Le parti septuagénaire pensait avoir fait le ménage dans ses rangs en écartant ses militants pro-RHDP, dont des ministres qui n’ont pu bénéficier de son parrainage. Et dans un contexte où il a fait preuve de patience tout en manœuvrant afin d’éviter une saignée dans ses effectifs convoités par son rival (au point de n’avoir pas exigé, du moins officiellement, à ses ministres de démissionner du gouvernement), l’heure ne semble plus aux tergiversations.

Ce lundi 27 août, une vingtaine de ces cadres dont des ministres et élus, figurant sur les deux listes, sont convoqués d’urgence afin de s’expliquer devant Henri Konan Bédié, le chef du plus vieux parti ivoirien. A deux jours de la clôture de la date de dépôt des candidatures, ce mercredi 29 août, la tension monte au sein l’ex parti unique qui espère rebondir avec ces élections après sa sortie du RHDP.

Une rencontre décisive donc. Mais selon certains analystes, outre le dilemme sur le choix du cheval gagnant, PDCI ou RHDP, les cadres du PDCI devront également mettre dans la balance leur carrière professionnelle. Ministres, hauts fonctionnaires, directeurs de structures étatiques, le choix du PDCI pourrait bien se payer cash. Un risque que bon nombre de cadres pourraient refuser de prendre.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 27/08/2018 à 12h04, mis à jour le 27/08/2018 à 12h06