Le PDCI aura bien son candidat à la prochaine présidentielle. La question a été à l’origine de sortie du RHDP où l’idée d’une alternance au pouvoir avait été écartée. Réuni en congrès extraordinaire ce 15 octobre, le parti a décidé de l’organisation d’une convention, afin de désigner son candidat à ce scrutin, courant 2019. L’enjeu est bien sûr de retrouver le fauteuil présidentiel perdu depuis le coup d’Etat du 24 décembre 1999, mais aussi de damer le pion à son ex-allié du RDR et du RHDP, qu’il a pourtant contribué à conduire au pouvoir.
Mais l’exercice ne sera pas aisé. Plusieurs grosses pointures se dégagent en effet dans ce parti qui n’aura pas, pour la première fois de son histoire, un «candidat naturel» comme le furent à leur époque, Félix Houphouët-Boigny ou Henri Konan Bédié. Et le parti court le risque de froisser à nouveau des militants, après la saignée provoquée par la scission avec le RHDP.
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Au nombre des probables candidats, quelques figures se dégagent toutefois. Il y a l’ex-maire du Plateau, Noël Akossi Bendjo. Ecarté de la mairie par le pouvoir d’Abidjan pour des soupçons de détournements de fonds -«une affaire politique» pour son parti en raison de son opposition au RHDP–, sa popularité a été confortée par l’élection de son protégé qui prend donc sa succession au Plateau. Vivant en France depuis son éviction, cet ingénieur fait figure de parfait «martyr» derrière qui le PDCI pourrait mobiliser ses troupes.
Il y a également Charles Konan Banny, l’ex gouverneur de la BCEAO, la banque centrale régionale. Agé de 76 ans, cet économiste a jusque-là été le seul à défier Konan Bédié en interne. Il avait présenté sa candidature à la présidentielle de 2015, contre l’avis du parti qui soutenait la candidature d’Alassane Ouattara avant de se rétracter à la veille du scrutin. Ex-Premier ministre, il est proche de la famille de Félix Houphouët-Boigny et a une envergure nationale.
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Du haut de ses 54 ans, Jean-Louis Billon a depuis longtemps laissé entrevoir son ambition présidentielle. A la tête d’un des plus importants groupes industriels du pays, il figure également au nombre des toutes premières fortunes ivoiriennes selon le magazine Forbes. Ancien ministre sous Ouattara, il s’était opposé au RHDP, ce qui lui a coûté son poste de président du conseil régional du Hambol (centre du pays). Populaire au sein de la jeunesse du parti, il devra aussi convaincre et rassurer la vieille garde du parti pour espérer le représenter
Economiste passé par Harvard, Thierry Tanoh a été quant à lui vice-président de la SFI (société financière internationale – groupe de la Banque mondiale), avant de prendre la tête du groupe Ecobank. Ministre en charge du Pétrole, il est moins engagé politiquement et il a la faiblesse de participer à un gouvernement pro-RHDP et de n’avoir pas clairement pris fait et cause pour le parti durant le bras de fer avec ce groupement politique.
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Jeannot Ahoussou, de son cîté, fut un temps un incontournable de la garde rapprochée de Konan Bédié. Ex-Premier ministre d’Alassane Ouattara, ministre puis aujourd’hui président du Senat, cet avocat a été l’un des partisans du RHDP-parti unifié. Une posture qui a probablement affecté son image au sein du parti.
Charles Koffi Diby, l’ex-directeur général du Trésor et ministre de l’Economie et des Finances, est un autre probable candidat. Actuellement président du CESEC (Conseil économique, social et culturel), il porte également à son passif d’avoir soutenu le projet du RHDP-parti unifié, même s’il semble avoir fait volte-face entre temps.
Avec l’annonce de la convention devant désigner le candidat PDCI en 2019, d’autres figures vont certainement émerger. Mais pour le PDCI qui accuse un recul politique avec les résultats mitigés des élections locales, il devra trouver le bon cheval afin de rebondir plus haut.