Côte d’Ivoire: Thierry Tanoh, le dernier fidèle de Bédié viré du gouvernement

Thierry Tanoh, ex-ministre de l’Energie et du pétrole.

Thierry Tanoh, ex-ministre de l’Energie et du pétrole.. DR

Le 10/12/2018 à 21h05, mis à jour le 10/12/2018 à 21h23

L’annonce est tombée ce lundi 10 décembre en fin de matinée. Le ministre Thierry Tanoh en charge de l’Energie et du pétrole, le dernier des fidèles d’Henri Konan Bédié au gouvernement, a été viré. Ainsi en a décidé la présidence ivoirienne.

La rumeur courait depuis quelque temps, distillant l’information du limogeage du ministre en charge de l’Energie et du pétrole, Thierry Tanoh. Et la nouvelle est tombée ce 10 décembre à travers un communiqué de la présidence ivoirienne qui n’a donné aucune explication.

Le fait est que Thierry Tanoh restait le seul ministre du PDCI au gouvernement qui tardait à faire allégeance au RHDP, la coalition au pouvoir, dont s’est retiré le PDCI en août dernier. En effet, contrairement aux autres ministres issus du PDCI qui ont publiquement désavoué leur parti (et son président Henri Konan Bédié) et opté clairement pour le RHDP Unifié, la majorité au pouvoir en constitution, l’homme était resté plutôt silencieux.

Une attitude récalcitrante qui avait du mal à passer là où, ces derniers mois, de nombreux cadres du PDCI en phase avec la ligne du parti avaient été déchus de leurs postes dans l’administration ou au sein des entreprises publiques. Une suite logique donc, selon de nombreux observateurs.

Et pour ne rien arranger, Thierry Tanoh occupait la fonction de secrétaire exécutif du PDCI renforcé et est, depuis novembre dernier, en charge des finances du parti, alors que ses camarades ministres avaient été débarqués des instances de décision.

Mieux, en novembre, il avait a apporté publiquement son soutien à une campagne de recrutement de nouveaux militants au PDCI. Une preuve on ne peut plus claire de sa défiance vis-à-vis de la coalition au pouvoir.

Ce départ devrait cependant ouvrir de nouvelles perspectives politiques à l’homme. A 56 ans, cet économiste, ancien vice-président Afrique subsaharienne de la SFI (Société financière internationale, groupe de la Banque mondiale) et ancien directeur général du groupe bancaire panafricain Ecobank, a désormais les coudées franches pour s’engager pleinement au sein de son parti. Le PDCI est en quête d’un candidat pour la présidentielle de 2020 et il serait pour certains l’un des prétendants les plus sérieux.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 10/12/2018 à 21h05, mis à jour le 10/12/2018 à 21h23