Ceux des Ivoiriens qui criaient à qui voulait les entendre que «la croissance ne se mange pas» pourront voir, plus qu’hier, les effets de l’embellie économique de ces dernières années. Lors de son discours à la nation de ce 31 décembre, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé un ambitieux programme social de de 727,5 milliards FCFA, soit 1,11 milliard d’euros, sur deux ans.
Un ambitieux plan dont les axes principaux ont été déclinés à travers une série de mesures dans l’électricité, l’eau potable, l’éducation et le soutien aux ménages les plus pauvres notamment.
Electricité, eau potable
«Je voudrais vous réaffirmer mon engagement et celui du gouvernement à œuvrer sans relâche pour apporter la solidarité de la nation à chaque Ivoirienne et chaque Ivoirien», a indiqué Alassane Ouattara. Première mesure concrète, la poursuite du Programme électricité pour tous (PEPT) qui vise à faciliter l’accès à l’électricité aux populations les plus défavorisées. Avec un apport de 1.000 FCFA, soit moins de 2 euros, ces derniers pourront raccordés leur domicile au réseau électrique.
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Mieux, ces populations qui s’abonnent à la puissance minimale de 5 ampères bénéficieront, dès ce mois de janvier, d’une baisse de 20% du tarif de l’électricité.
Egalement, «près de 100.000 ménages» parmi les plus pauvres du pays bénéficieront d’une allocation trimestrielle de 35.000 FCFA représentant 144.000 FCFA par an, soit près de 220 euros. Ils était 35.000 ménages a en bénéficier en 2018.
En outre, 21.000 pompes hydrauliques seront installées en milieu rural en plus du renforcement des capacités de production d’eau potable dans les grandes villes.
10.000 enseignants à recruter et la sécurité sociale pour tous
Au niveau de l’éducation, 10.300 enseignants du primaire et du secondaire seront recrutés dès cette année afin de pallier le déficit de personnels enseignants et 500.000 table-bancs seront fournis aux établissements scolaires en vue d’améliorer les conditions d’étude.
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Et au supérieur, après le lancement des travaux de l’université de San Pedro en novembre dernier, ceux de l'université Bondoukou seront lancés au premier semestre de cette année. Le financement de l’université d’Odienné (nord-ouest) est «bouclé» et les discussions sont «en cours» pour le projet de l’université d’Abengourou (centre est). Le pays sera ainsi doté, d’ici 2025, d’une dizaine d’universités publiques a-t-il indiqué.
Concernant la santé, l’assurance maladie universelle entrera en vigueur en 2019 après une période d’expérimentation, ouvrant grandes les portes du système de santé à l’ensemble des Ivoiriens. Une mise en œuvre qui «sera accompagnée par la construction, la réhabilitation, l’équipement et le rééquipement de près d’une cinquantaine d’établissements hospitaliers et 600 centres de santé».
Réforme de la commission électorale
Sur le plan politique, Alassane Ouattara s’est dit satisfait des conditions de déroulement des dernières élections locales, évoquant la «maturité démocratique» de ses compatriotes, non sans dénoncer les quelques violences qui en ont découlées.
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Mais sur le plan politique, la question de la reforme tant attendue de la commission électorale indépendante sera sur la table gouvernement dès ce mois. Alassane Ouattara a en effet demandé au Premier ministre d’engager les tractations avec les partis politiques et la société civile, souhaitant que «les mutations politiques en cours ne fragilisent pas la cohésion des Ivoiriens».
2019 ouvre donc un nouveau chapitre de la politique de développement du président ivoirien qui entend apporter des réponses «immédiates et durables» à la demande sociale. Une volonté de redistribuer les fruits de la croissance, salueront certains Ivoiriens, quand d’autres n’y verront qu’un appât électoraliste alors que la présidentielle de 2020 est dans toutes les têtes.