En Côte d’Ivoire, nombreux sont les partis politiques qui sont encore sous l'emprise d'une instabilité institutionnelle et politique. La méthode du bicéphalisme est presque pareille dans toutes les formations concernées par ce problème. Une aile dissidente conteste l'autorité du leader puis organise un congrès extraordinaire pour destituer ce dernier et passe à l'élection d’un nouveau dirigeant. Ensuite, le camp adverse, de son côté, démet en interne les dissidents de leurs fonctions. Enfin, les deux camps se retrouvent devant la justice pour une longue bataille de la légalité.
Que ce soit le Front populaire ivoirien (FPI), parti d’opposition, l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), le Mouvement des forces d’avenir (MFA), le Rassemblement pour la Démocratie et la Paix ( RDP), le Parti Ivoirien des travailleurs (PIT), réclamant tous leur appartenance à la majorité présidentielle, pour ne citer que ceux-ci, la guerre pour le contrôle des partis a rongé tous les camps et l'hémorragie continue encore dans certaines chapelles politiques.
Lire aussi : Côte d'Ivoire. Présidentielle: après Ouattara, KKB, un dissident du PDCI, a déposé sa candidature
«Je suis au regret de le dire en premier lieu c’est l’ambition personnelle démesurée, en second lieu c’est l’intérêt personnel et il y a aussi les problèmes de région, d’ethnies et de religion qui entraînent des divisions au sein des partis», explique Yaya Fofana, président du Mouvement des forces d’avenir (MFA), une formation politique qui a connu récemment ce problème de bicéphalisme.
Chez les opposants comme ceux du FPI, la crise qui a duré près d'une décennie et qui est désormais résolue avec la création, en octobre 2021 du Parti des peuples africains, la Côte d'Ivoire par l'aile dissidente, était plus une guerre de leadership. Mais du côté des formations qui composent la mouvance présidentielle, RHDP, les nombreuses dissensions portent essentiellement sur l'adhésion et la fusion pour la création du parti unifié. Les guéguerres entre pro et anti RHDP unifié perdurent encore en 2022 dans certaines formations.
Lire aussi : Côte d’Ivoire: Henri Conan Bédié débarque le vice-président et les ministres des instances du PDCI
«Que ceux qui s’activent ça et là pour nous déstabiliser comprennent qu’ils n’y parviendront pas. Maintenant, si c’est la coquille de notre parti qui les intéresse nous n’avons aucun problème avec ça car les bases, les militants de notre parti sont en conformité avec les décisions prises donc s’il s’agit de se coudre un nouvel habit nous n’aurons aucun scrupule à le faire parce que les uns et les autres sauront qui sont ceux qui portent ce nouvel habit», déclare Brahima Soro, président de la branche de l’Union Pour la Côte d’Ivoire (UPCI) qui refuse d'adhérer au RHDP parti au pouvoir.
Notons que l’UDPCI de Mabri Toikeusse, le PDCI d’Henri Konan Bédié et le RDR, parti originel du président Alassane Ouattara, sont quelques rares formations politiques du pays dont les dissensions internes n'ont pas encore engendré de bicéphalisme.