Lors de la dernière rentrée scolaire, en septembre 2015, sur les 635.892 enfants qui se sont présentés à l’entrée du cycle primaire, 26.877 enfants ont été refoulés, rapporte une note du ministère ivoirien de l’Education nationale publiée ce 22 août.
De 2013 à 2015, c'est un total de 114.663 enfants en âge d’aller à l’école qui n’ont pu être inscrits, ce qui représente une moyenne 8,72% des entrants au cycle primaire sur la période.
Des chiffres montrent l’ampleur des efforts à déployer pour réussir la politique gouvernementale d’instaurer l’école obligatoire (adoptée en septembre 2015) et pour scolariser et maintenir dans le système éducatif tous les enfants de 6 à 16 ans. Ce d’autant plus que d’après les chiffres officiels, 2 millions d’enfants de cette tranche d’âge sont hors du circuit éducatif, soit 20% des individus de la cible visée.
Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer le refoulement des enfants. Le manque d’acte de naissance du fait que les parents n’ont pas toujours le réflexe de déclarer les naissances est le plus souvent présenté pour expliquer cet état de fait. En outre, le déficit du personnel enseignant et d’infrastructures est plus encore pointé du doigt. A titre d’illustration, dans la région du Gontougo, à l’est du pays, les effectifs scolarisés atteignent jusqu’à 150 élèves par salle de classe.
Par ailleurs, les mariages précoces qui subsistent encore dans les régions nord du pays et les violences physiques à l’endroit des enfants dans les écoles ont été dénoncées. Mais par-dessus tout l’absence d’une culture de scolarisation systématique des enfants en âge d’aller à l’école est le plus grand obstacle à franchir, soutiennent les experts. Les enfants constituent souvent des soutiens dans les ctivités agricoles.
Gratuité des manuels scolaires
Pour mener à bien sa vision de "L'école obligatoire pour tous", le gouvernement mène une politique de gratuité des manuels scolaires au cycle primaire depuis 2011, concomitamment à la construction d’infrastructures et au recrutement massif d’enseignants dans le cycle primaire en particulier. Des mesures accompagnées par la généralisation des cantines scolaires qui permet de fournir un déjeuner gratuit aux enfants. L’autre axe majeur de cette politique consiste surtout à sensibiliser les communautés à adhérer à cette vision et à promouvoir la scolarisation des jeunes filles. Une préoccupation qui bute encore sur les croyances culturelles.