Les hommes armés qui ont attaqué une base des forces spéciales à Abidjan, tuant un officier et volant des armes, avant de prendre la fuite dans la nuit de mercredi à jeudi ont abandonné un véhicule de type militaire arraché à l’école de police, qui abrite le Centre de coordination des décisions opérationnelles de Côte d'Ivoire (CCDO), après leur rodéo de la veille.
Le véhicule estampillé CCDO, ainsi que des armes ont été abandonnés dans la commune de Yopougon, la plus importante de la capitale a annoncé le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko.
Dans cette même commune qui a vu son principal commissariat visé par une attaque, une roquette a été retrouvée non loin dans un immeuble où les habitants ont été évacués pour laisser la place aux démineurs de l’armée. L’engin a pénétré dans le bâtiment avant de s’incruster dans un mur sans exploser ni faire de victimes.
A Abidjan où le calme est revenu, on a pu apercevoir pour la toute première fois les MI-24 récemment acquis par l’armée survoler la ville durant la matinée.
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Aucune information n’a encore filtré sur l’identité et le mobile des assaillants, tout comme aucun lien n’a pas pour le moment été établi entre les incidents du week-end dernier et ceux de la nuit de mercredi à jeudi.
Les interrogations vont bon train sur ce qui est qualifié de «facilité» avec laquelle des individus peuvent parader dans la ville toute une nuit et narguer les forces de l’ordre et l’armée deux fois de suite, sans faire face à une riposte vigoureuse.
A la veille des Jeux de la Francophonie, le tout nouveau ministre de la Défense a annoncé jeudi 20 juillet le renforcement des mesures de sécurité «autour des lieux stratégiques» de la capitale. L’ambassadeur de France, Georges Serre, a en outre souligné dans son sillage, comme pour rassurer la communauté internationale, que «des dispositions ont été prises pour assurer la sécurité des jeux», annonçant à l’occasion l’arrivée imminente de la délégation française. Cela, non sans rappeler qu’il existe une coopération militaire entre les deux pays.
C’est un cauchemar pour les autorités ivoiriennes qui n’imaginaient pas pire scénario pour le début de ces jeux. Les prochaines nuits risquent d’être encore tendues dans les rues abidjanaises où un déploiement des forces de sécurité est prévu.