RETRO 2018. Côte d’Ivoire: une année footballistique chaotique (à vite oublier)

DR

Le 27/12/2018 à 10h20, mis à jour le 27/12/2018 à 10h31

Dissensions au sein de l’instance fédérale du football, absence du mondial 2018 en Russie et, cerise sur le gâteau: le retrait définitif de la CAN 2021, acté par la CAF. 2018, une année cauchemardesque, à vite oublier, pour le football ivoirien.

2018 est une année à vite oublier pour le monde sportif ivoirien, en particulier pour les passionnés de football. La sentence la plus cruelle est tombée la semaine dernière, avec cette décision du comité exécutif de la CAF d’arracher au pays l’organisation de la CAN 2021, «un mépris pour la Côte d’Ivoire» selon de nombreux sportifs ivoiriens. La CAF n’a en effet pas attendu le verdict du Tribunal arbitral du Sport de Lausanne (en Suisse) et n’a même pas daigné rencontrer au préalable les autorités ivoiriennes, qui avaient pourtant bien annoncé la venue de son président à Abidjan.

Les Lions de l'Atlas dévorent les Eléphants

Comme le dirait certains déçus: «la Côte d’Ivoire ne fait plus peur tant sur le terrain que dans les instances du foot africain». En effet, le retrait de la CAN 2021 est le signe le plus évident du malaise qui plombe l’atmosphère d’un milieu qui a perdu toute sa quiétude.

Mais venons-en aux faits. Le 11 novembre 2017, les Eléphants de Côte d’Ivoire perdaient leur ultime match de qualification pour le mondial russe, face aux Lions de l’Atlas entrainés par un certain Hervé Renard, également appelé le «sorcier blanc». Une gifle mémorable pour ce pays qui n’avait pas manqué ce grand rendez-vous mondial depuis 2006, date de sa première participation au mondial.

Un mois plus tard, le 29 décembre 2017, un groupe de dirigeants de clubs, étaient entrés dans une sorte de transe. Dénommés G43, puis GX, ils avaient lancé une procédure de destitution du président de la FIF, la fédération ivoirienne de football, une tentative qui échoua à une voix près.

Mécontent de n’avoir pas réussi leur coup, le GX déposa alors une plainte contre la fédération ivoirienne devant la FIFA, pour malversation financière, dénonçant les irrégularités dans les comptes de l’instance fédérale. Une affaire qui a fait grand bruit. L’audit diligenté par la FIFA fut concluant, de nombreuses irrégularités ayant été mises à jour, et, depuis, l’instance du football mondial a suspendu des fonds qu’elle octroyait à la Côte d’Ivoire pour le développement de son football.

Au niveau de la sélection nationale, la sérénité ne fut pas non plus de mise. Les Eléphants se sont certes qualifiés pour la CAN 2019, mais avec beaucoup de frayeurs. Après le départ de l’entraineur belge Marc Wimots, le retour raté de Yaya Touré et en l’absence de Gervinho, l’équipe a dû s’appuyer sur de jeunes joueurs, certes talentueux, mais qui n’ont pas encore réussi à faire oublier la belle époque des Didier Drogba et d’autres. Battus à domicile par la Guinée et le Gabon, les Elephants n’ont dû leur salut que grâce à un match nul arraché in extremis à Conakry, en Guinée, en novembre dernier.

Retrait de la CAN 2021

Il en est allé de même pour les compétitions nationales. Dans une déclaration publiée ce 21 décembre, le GX –qui, faut-il le rappeler, s’est désolidarisé de la saisine du TAS par la FIF concernant la CAN 2021– a remis le couvert en dénonçant «une austérité sans précédent» des clubs. A la mi-parcours de leurs championnats respectifs, les clubs de la ligue 2 et ceux du football féminin n’ont d’ailleurs pas encore perçu les subventions promises par la fédération, dénoncent ces frondeurs.

En 2019, les Eléphants sont attendus pour la CAN, et le monde sportif espère un sursaut d’orgueil de la part des pachydermes ivoiriens. Un parcours réussi pourrait rassembler les footeux et faire baisser les vives tensions, du moins pour un temps.

Perspectives pour 2019

La procédure déclenchée par la FIFA est toujours suspendue, telle une épée de Damoclès, sur la FIF, et le GX a également lancé une autre procédure devant les tribunaux ivoiriens contre le commissaire aux comptes de la FIF.

De son côté, ce 24 décembre, la fédération vient de suspendre de toute activité sportive pour une période de 2 ans, un membre du GX, un président de club accusé de propos injurieux.

Le bras de fer n’est pas terminé…

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 27/12/2018 à 10h20, mis à jour le 27/12/2018 à 10h31