Vidéo. Côte d’Ivoire: cécifoot, le foot des malvoyants, un sport paralympique où excellent les Ivoiriens

Le360/ Ange Goué

Le 20/08/2021 à 10h33, mis à jour le 20/08/2021 à 10h59

VidéoFaisant partie des sept sports qui ont été choisis l'année dernière aux jeux paralympiques de Rabat, le cécifoot, comme son nom l’indique, est une discipline sportive pratiquée par les personnes souffrant de déficience visuelle. Malheureusement, il demeure peu connu du grand public.

Dans sa volonté de promouvoir le sport pour déficients visuels, la Fédération ivoirienne des sports pour malvoyants et aveugles (Fisma), promeut le cécifoot, comme d'autres disciplines adaptées aux personnes souffrant de ce handicap.

Sport collectif opposant deux équipes de cinq joueurs, le cécifoot est une adaptation du football. Il suit les règles de la FIFA, avec des aménagements pour tenir compte du handicap des joueurs.

Il se joue sur une superficie plus petite, ayant environ les dimensions d’un terrain de handball. Chaque équipe se compose de quatre joueurs déficients visuels et d'un gardien de but voyant ou malvoyant qui oriente la défense, d'un entraîneur sur la touche qui supervise et d'un guide derrière le but adverse pour aider les attaquants à s'y diriger.

L’objectif est de mettre un ballon sonore dans le but adverse en le faisant progresser à l’aide des pieds, tout en empêchant l’adversaire d’en faire autant.

Peu connu du grand public, le football pour malvoyants et aveugles vient donner de l’espoir aux personnes ayant perdu la vue en leur offrant l'opportunité de le pratiquer presque comme les joueurs classiques.

Djézou Kouakou Dieudonné, cécifootballeur dans l’équipe nationale ivoirienne, passionné du football, affirme avoir «retrouvé l’espoir qu'il n'avait plus depuis tout petit après la perte de vue». «Les personnes étant devenues non-voyantes, pensant ne plus pouvoir jouer au football et réaliser leur rêve, ce jeu vient leur redonner espoir, leur redonner goût à la vie, leur permettre la stabilité psychologique et développer encore plus leur capacité de l’ouïe».

Pour d’autres, c’est une belle occasion que leur donne la fédération pour s’exprimer.

Sport de loisirs ou de compétition, le cécifoot est pratiqué en Côte d'Ivoire par les non voyants (catégorie B1) et par les malvoyants (catégorie B2/B3) aussi bien dans les clubs handisports que dans des sections intégrées à des clubs valides.

Appelé aussi football à cinq déficients visuels (ou football à cinq DV), ce jeu se pratique avec une balle sonore spécialement conçue qui, dans son déplacement, indique sa progression aux joueurs à travers le son qu'elle émet. Les athlètes se déplacent en émettant à leur tour un son (le voice), un code qui leur permet d’éviter les collisions entre les coéquipiers ou les joueurs adverses.

Discipline en devenir en Côte d’Ivoire, il compte huit clubs à travers le pays et des compétitions sont organisées chaque année, d’où les meilleurs athlètes sont sélectionnés pour intégrer l’équipe nationale. Car cette dernière participe à plusieurs rencontres internationales. Elle à occupé la 3e place au Championnat d’Afrique des Nations Cécifoot à Enugu au Nigeria, derrière le Maroc.

Le président de la Fédération ivoirienne des sports pour malvoyants et aveugles, Fernand Kra, a exprimé sa satisfaction dans l’accompagnement et le soutient qu’apporte le ministère de tutelle à la fédération et au cécifoot.

L'ancien médaillé de bronze au 800 mètres aux jeux paralympique de Sydney en 2000 n’a pas manqué de lancer un appel aux bonnes volontés d'apporter toujours de l'aide à la Fédération «pour permettre l’achat des équipements qui coûtent cher, car les ballons ne sont pas fabriqués en Afrique».

Les Éléphants malvoyants comptent participer au championnat d’Afrique de Cécifoot qui se tiendra au Maroc en 2022.

Notons que la fédération ivoirienne des sports pour malvoyants et aveugles (Fisma) englobe en son sein plusieurs disciplines du handisport, dont l’athlétisme, la natation, le cécifoot et le Goalball (handball pour malvoyants).

Par Ange Wilfred Goué (Abidjan, correspondance)
Le 20/08/2021 à 10h33, mis à jour le 20/08/2021 à 10h59