Cameroun: le safou, cette prune qui permet aux familles de mettre du beurre dans leurs épinards

safou, fruit

Le 23/07/2023 à 13h40

VidéoLa saison du safou bat actuellement son plein au Cameroun, notamment dans les régions du grand Sud. Ce fruit charnu représente une source de revenus pour les familles qui les revendent aux vacanciers, activité qui leur permet de faire quelques économies.

C’est la saison des safous au Cameroun, principalement dans les régions du grand Sud du pays. Celles du grand Nord ne produisent pas ce fruit en raison des sols arides qui ne facilitent pas la germination de certaines plantes tropicales.

Les populations de ces trois régions que l’Extrême-Nord, le Nord et l’Adamaoua ne se contentent que des safous expédiés des autres régions. Actuellement dans la ville de Yaoundé tous les marchés sont inondés de ce fruit charnu qui fait la fierté des consommateurs.

Les prix varient selon la grosseur et surtout du lieu de provenance du produit comme le témoigne cette revendeuse rencontrée au marché de Mokolo dans le 2ème arrondissement de la capitale politique : «Nous les achetons sur place. Les vendeurs qui viennent des villages nous livrent le filet à 25.000 Fcfa, 30.000 Fcfa voire 40.000 Fcfa. Ces prix dépendent de la qualité du produit et ces gens se plaignent généralement du mauvais état des routes. Ce qui alourdit le cout de la marchandise».

Les safous sont très prisés dans le pays et leur saison permet à ce que les populations se font de petites économies tant pour les petits commerçant que pour les familles qui réduisent leurs dépenses quotidiennes pour la nutrition des enfants vacanciers. «Je crois honnêtement que c’est une bénédiction pour moi. Depuis que la saison des prunes a commencé, mes enfants ne me dérangent pas comme avant. Je suis actuellement à un repas par jour. Le reste du temps, ils mangent les prunes», comme témoigne un parent du quartier Melen.

Cette joie est la même pour une revendeuse qui reconnait que depuis le début de la saison, elle engrange d’énormes bénéfices en vendant les safous grillés. «Je vends une prune à 100 Fcfa et 50 Fcfa. Mes clients les aiment avec du plantain que je grille aussi. Avec cette activité, je peux entièrement prendre mes enfants en charge lors de la prochaine année scolaire contrairement à l’année dernière où j’ai peiné à le faire, je rends grâce à Dieu», a-t-elle conclu avant de pousser un sourire.

Les safous sont vulgairement appelés au Cameroun les prunes. Les consommateurs les aiment en raison de leur goût doux et acidulé.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 23/07/2023 à 13h40