C’est au centre Islamique de Donka que sont choisis les Guinéens qui partiront au Maroc pour entreprendre des études islamiques. A leur retour en Guinée, ils sont par la suite répartis sur l’ensemble du territoire national et partagent, à l’occasion de prêches dans les mosquées ou lors d’enseignements dispensés dans les écoles, les connaissances acquises au Maroc.
Cabinet Conté fait partie de la deuxième promotion des imams formés au Maroc et se remémore de ses années d’étudiant. De ses débuts surtout: «L’accueil est très chaleureux, les études strictes. Les surveillants sont présents partout. Et puis là-bas on ne rejette personne. On vous fait réellement sentir que l’islam c’est la paix, la religion de la tolérance».
En plus des notions des sciences de la religion, le cursus est ouvert à toutes les disciplines indispensables pour un savoir qui permet à l’érudit de vivre son époque. L’imam Cabinet Conté évoque ce programme diversifié: «C’était une formation générale. On a appris le fiqh, la langue, la jurisprudence, le Coran, les hadiths, la culture générale... Nous suivions des études générales».
Cette érudition est acquise grâce à deux institutions précise Nourdine Fadiga, cadre de l’administration également formé au Royaume dans le cadre des études islamiques: «Il y a deux institutions différentes qu’il faut distinguer. Il y a l’institut Mohammed VI de formation des imams voulue par Sa Majesté le Roi que Dieu l’assiste et qui a accordé 500 bourses à la Guinée pour former des imams. D’autre part, il y a la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains dotée d’antennes dans plus de 40 pays du continent. La section guinéenne de la Fondation déploie beaucoup d’efforts pour prôner un islam de paix».
Une fois de retour en Guinée, ces imams formés au Maroc se mettent à la disposition du ministère des Affaires religieuses, confie Cabinet Conté: «Nous sommes revenus. On dit alhamdoulilah. Nous sommes aujourd’hui dans les mosquées, nous sommes sollicités dans les quartiers aussi. Et lorsque nous sommes face aux gens, nous sentons que nous leur apportons quelque réconfort».
De retour dans leur pays, ces imams mériteraient un salaire digne de leur noble tâche, celle de répandre la bonne parole.