Gabon: chez le Roi des Benga, ce royaume aux trois pays

TA-NKombouet, Roi de la communauté Benga.

Le 15/12/2024 à 11h48

VidéoMajoritairement catholiques, les Benga sont toujours attachés à leurs croyances traditionnelles et vénèrent Ndjambé, un esprit suprême. Les Benga, qui se définissent comme un peuple d’Afrique équatoriale, se sont établis sur la côte atlantique du Gabon entre les 15e et 16e siècle. Sa Majesté Marcel TÂ NKombouet, héritier du trône de ses ancêtres, a bien voulu nous ouvrir les portes de la chefferie du village Maluku, au Cap Santa Clara au nord de Libreville.

Sur son trône, TÂ Nkombouet exhibe fièrement les attributs de la royauté, une canne blanche surmontée d’une tête d’animal, bien en évidence. En guise de coiffure, un chapeau ornementé de cauris. Sur sa poitrine, dont accrochées les marques de sa puissance: un collier fait de dents de panthère. En sa qualité de gardien du chêne séculaire des Benga, il œuvre à la préservation des rites et traditions de sa communauté. «C’est pour l’avenir de nos enfants, pour qu’ils retrouvent nos traces. À travers vous, beaucoup vont entendre ce message et faire un retour aux sources pour que notre langue ne disparait pas», professe le Roi de la communauté Benga.

TA-NKombouet a été intronisé en 2014 au Cap Estérias, là où il a vu le jour en juin 1960. Révélé aux anciens du village par les ancêtres eux-mêmes, il remplace, sur le trône, Ernest Djoni, ancien chef coutumier des Benga, décédé.

TA-NKombouet est d’abord chef du village du département du Cap. Ensuite, élevé au grade de chef de regroupement avant de devenir chef de canton. Désormais, roi de la communauté des Benga composée de 23 clans. «Le roi est la première personnalité de notre communauté à laquelle nous devons respect et déférence. Lorsque le Roi fait appel à un de ses sujets à une réunion, nous avons l’obligation d’assister. Et comme nous avons une hiérarchie au niveau de notre communauté et des clans, si celui qui a été appelé n’est pas disponible, nous avons l’obligation de faire le relai afin que cette demande soit à la limite, un ordre, soit satisfaite», explique Charles Imounga-Orezans, membre de la chefferie et chef du Clan Boboko.

Majoritairement catholiques, beaucoup de Benga sont encore attachés à leurs croyances ancestrales et vénèrent un être suprême Ndjambé. La bible a même été traduite en langue des Banga par Robert Hamill Nassau, missionnaire presbytérien américain, médecin et linguiste, qui y entre 1861 et 1871.

Les Bengas font partie du groupe Ndowé, dont les membres sont répartis entre le Cameroun, la Guinée équatoriale et le Gabon. C’est un peuple de forêt qui a migré vers la mer. C’est ainsi qu’il est devenu un peuple de la côte.

La légende dit qu’Ils viennent d’Egypte comme tous les peuples, mais le gros rassemblement s’est fait au sud du Cameroun, considéré comme le point de départ de la reconstitution des groupes. «L’avantage du peuple Benga, c’est que son royaume s’étend sur trois pays: Gabon, Guinée Equatoriale et Cameroun

TA Nkombouet est désormais convié assemblées de rois. Il a parcouru les royaumes d’Afrique: Bénin, Cameroun, Nigeria, Ghana. A l’heure actuelle, il est premier conseiller au Conseil panafricain des rois d’Afrique. Chaque année au mois de Novembre, les Benga célèbrent la fête traditionnelle du «Njdombe», qui consacre le mythe fondateur de ce peuple.

Le «Njdombe» magnifie une prophétie qui recommandait aux Bengas d’aller s’installer sur les rives du fleuve «Mune na Malângâ» qui fait référence à l’estuaire de Muni (Guinée Équatoriale) et celui du Komo Mondah (Gabon).

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 15/12/2024 à 11h48