Acheter un diplôme universitaire est devenu malheureusement une pratique courante dans de nombreux pays. Un raccourci que certains n’hésitent pas à emprunter pour obtenir le précieux sésame qui pourrait leur «ouvrir» les portes d’un travail qu’il ne méritent pas.
Au Nigeria, cette pratique est courante. Une situation qui a poussé les autorités à prendre des décisions dans le but d’assainir le secteur de l’éducation et faire respecter les règlementations en vigueur pour améliorer la qualité de l’enseignement.
Dans cette optique, les nouvelles autorités nigérianes, décidées à améliorer la qualité de l’enseignement et le niveau des diplômés universitaires, ont décidé de sévir contre les universités peu regardantes aux diplômes qu’elles délivrent.
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Et face aux nombreux diplômes douteux délivrés par des universités locales et étrangères dont des américaines et anglaises, une enquête minutieuse a été menée par un journaliste d’investigation nigérian Umar Audu, opérant bien évidement sous couverture, selon The Guardian.
Suite aux résultats de cette enquête, la Commission nationale des universités du Nigeria (NUC) a considéré que ces universités ont enfreint les normes éducatives nationales et a décidé de sévir à l’encontre de celles qui sont incriminées.
Et en tout 18 universités étrangères ont été épinglées dont des américaines, anglaises, béninoises et ghanéennes. Ces universités sont considérées comme des «moulins à diplômes» du fait de la facilité déconcertante avec laquelle les postulants arrivent à décrocher leurs diplômes.
Pour illustrer ce phénomène, le journaliste qui a mené l’enquête s’est inscrit à l’Ecole supérieure de gestion et de technologie (ESGT), une université béninoise basée à Cotonou. Il a pu décrocher son diplôme en seulement six semaines.
Malheureusement, ce cas n’est pas isolé. En contrepartie d’une somme déterminée, il est facile d’obtenir le diplôme dans de nombreuses universités et écoles, situées aussi bien aux Etats-Unis, au Royaume-Uni que dans les pays africains (Nigeria, Bénin, Ghana…).
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En conséquence, «La Commission nationale des universités souhaite annoncer au grand public, en particulier aux parents et aux futurs étudiants de premier cycle, que les usines à diplômes mentionnées ci-dessous n’ont pas été autorisées par le gouvernement fédéral et ont donc été fermées pour violation des normes minimales nationales en matière d’éducation. , etc.) Loi de la Fédération du Nigéria, 2004», a déclaré la NUC, cité par The Guardian.
Parmi les universités et institutions incriminées, selon The Guardian, figurent, International University (Missouri, États-Unis), Lagos Study Centers et l’Université Collumbus (Royaume-Uni), Tiu International University (Royaume-Uni), Pebbles University (Royaume-Uni), London External Studies (Royaume-Uni), Pilgrims University (Royaume Uni), EC-Council University (États-Unis), Concept College (Royaume-Uni), Pacific Western University (Denver, Etats-Unis), Houdegbe North American University au Nigeria et Irish University Business School London opérant au Nigéria, l’Université d’éducation de Winneba (Ghana), l’Université de Cape Coast (Ghana),…
A noter que les interdictions de ces universités et grandes écoles étrangères concernent aussi leurs établissements et campus implantés sur le territoire nigérian.