L’artiste malien Toumani Diabaté, maître incontesté de la kora, est décédé le 19 juillet 2024 à l’âge de 58 ans dans une clinique à Bamako, la capitale malienne, des suites d’une brève maladie. Né en 1965 à Bamako au sein d’une célèbre famille de griots - gardiens des traditions et de l’histoire orale - Diabaté jouissait d’une immense notoriété dans toute l’Afrique de l’Ouest et au-delà, étant surnommé le « roi de la kora ».
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De nombreux musiciens maliens et ouest-africains de renom, parmi lesquels Salif Keita, Oumou Sangaré et Youssou Ndour, ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux suite à cette perte majeure. Pour Oumou Sangaré, « le monde de la musique perd aujourd’hui l’un de ses plus grands ambassadeurs ». Elle salue en Diabaté un pont « entre nos traditions ancestrales et la modernité, un artiste qui a su porter la voix du Mali aux quatre coins du monde ».
Une formation précoce au sein d’une famille de griots
Issu d’une lignée de virtuoses, Toumani Diabaté a commencé à apprendre la kora dès l’âge de 5 ans au sein de son entourage familial avant de rejoindre l’Ensemble instrumental national du Mali. Il a collaboré avec les plus grandes stars maliennes comme Ballaké Sissoko, autre maître de la kora, et Ali Farka Touré, immense figure de la musique malienne.
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Doublement récompensé aux Grammy Awards, la plus haute distinction dans l’industrie musicale, Diabaté a reçu en 2006 le Grammy de la meilleure musique du monde pour l’album « In the Heart of the Moon », puis en 2010 celui du meilleur album de musique traditionnelle pour « Ali et Toumani » avec Ali Farka Touré. Père des artistes Balla, Ahmed et Sidiki Diabaté, ce dernier étant le plus connu, il laisse derrière lui de nombreux enfants, petits-enfants, et un monde musical inconsolable.
Un homme d’une immense générosité selon ses proches
Pour Abdoulaye Diabaté et Mamadou Tounkara, eux-mêmes icônes de la musique traditionnelle malienne, Toumani Diabaté était un digne fils du Mali, un patriote convaincu et un travailleur acharné.
Son ami et compagnon Barou Diallo a loué un homme généreux partageant ses gains, un sage guidant les gens sur le droit chemin, laissant des enfants bien éduqués suivant ses pas de virtuose. Sa disparition représente une énorme perte culturelle pour le Mali et le monde entier.