Selon l’Institut National de la Statistique (INS), le Cameroun a dépensé 1.325 milliards de Francs cfa (Fcfa) pour importer les biens et services au deuxième trimestre de l’année 2023. Ce montant correspond à une hausse de 274,4 milliards de Fcfa par rapport à 2022, soit une contribution négative de 4,5 points à la croissance du produit intérieur brut (PIB).
Pour inverser la tendance, le gouvernement, sous instruction du président de la République, a initié un plan triennal intégré d’import-substitution pour la période 2024-2026. Un plan qui devrait permettre au Cameroun de faire d’importantes économies sur sa facture d’importation, renforcer sa souveraineté alimentaire tout en réduisant l’impact négatif des importations sur sa balance commerciale dont le déficit est estimé à un peu plus de 1.500 milliards de Fcfa par an.
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En d’autres termes, le Cameroun peine encore à réduire les importations pour soutenir sa politique d’import-substitution lancée en 2021.
Face à cet échec, le président Paul Biya a une fois de plus invité les jeunes à s’engager dans les activités de production des biens alimentaires comme du riz, le maïs, le soja, le mil, le poisson et bien d’autres produits de consommation.
Malgré toutes ces mesures, de nombreux experts soutiennent que le Cameroun n’a pas bien pensé sa politique d’import-substitution avant de l’implémenter. Pour l’économiste Dieudonné Essomba, ancien cadre au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, il n’est point admissible qu’en 2024, le Cameroun se permette encore d’importer des produits comme des balais, des cure-dents, des bambous, des fournitures scolaires... alors qu’il dispose de toutes les ressources pour les produire localement.
Quant au Pr Fouopi Djiogap, enseignant de l’Université de Yaoundé II, il fustige les Accords de partenariat économique (APE) que le Cameroun a signé avec l’Union européenne en 2009. Des accords qui sont, pour lui, une réelle entorse à la politique d’import-substitution.