La vente de la pastèque n’est pas un phénomène récent au pays des hommes intègres. Mais ces dernières années, l’activité connaît un grand essor, notamment favorisé par la libre circulation des personnes et des biens. Progressivement, la pastèque s’est installée sur le marché, donnant lieu chaque année à de vives spéculations entre vendeurs et clients.
«Je suis venu faire les courses au marché et j’avais besoin d’acheter une pastèque pour ma mère. Mais en arrivant, je constate que les prix sont assez élevés. La pastèque que j’ai dans les mains coûte 750 francs. Je trouve que c’est trop cher. C’est la saison des pastèques», déplore Mme Coulibaly, une cliente.
À ce prix là, c’est tout à fait raisonnable pour Safi et pour les nombreux autres vendeurs installés au marché Arb Yaar a Tanghin. Pour eux, la vente de la pastèque reste une activité spéculative comme une autre, elle permet la création de revenus et d’emplois, en améliorant les conditions de vie de plusieurs ménages.
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«Le marché va bien, comme toujours. Cependant l’approvisionnement reste difficile eu égard au contexte. Nous aimerions vendre davantage, mais nous n’avons pas assez de ressources. Parfois, nous achetons à crédit, quitte à rembourser les fournisseurs après la vente. Ces pastèques nous viennent du Ghana. Celles du Burkina ne sont pas encore là. Parce qu’elles viennent de l’intérieur, avec le convoi de camions», tente de justifier Safi Ouédraogo, vendeuse de pastèques depuis près d’une vingtaine d’années au marché Arb yare, à Ouagadougou.
Selon Adjaratou, le business de la pastèque pourrait s’avérer beaucoup plus rentable pour le pays, à condition que les autorités prennent des mesures douanières spécifiques pour ce produit qui requiert des conditions de transport et de conservation très strictes.
«Vous voyez ces pastèques-là? Nous les achetons à 500 voire 700 francs, puis nous les revendons à 1.250 francs, en tenant compte des frais de transport et de douane. Mais les clients, eux, ne cessent de se plaindre des coûts, sans réaliser que ce commerce est très complexe, surtout qu’il faut conserver le produit», explique Adjaratou Sampebgo, vendeuse de pastèque.
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À côté de ce fruit juteux très prisé, d’autres fruits de consommation courante comme la banane, la papaye ou encore les oranges sont également l’objet de forte spéculation. Mais pour l’heure, la pastèque trône sur la saison. Elle occupe le marché et rend fiers les vendeurs.

