Au Mali, après l’abattement des animaux, rien n’est jeté, les peaux sont réutilisées dans plusieurs secteurs de développement dont l’artisanat. A la Maison de l’Artisanat de Bamako, on compte des centaines de cordonniers qui travaillent le cuir pour fabriquer des chaussures, des sacs à main pour femmes et hommes, des ceintures, des portes-feuilles et bien d’autres objets.
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Selon diverses sources, l’artisanat contribue à plus de 10% au produit intérieur brut (PIB) du Mali. Ce secteur emploie 200.000 selon les chiffres officiels et plus de 500.000, selon estimations non officiels.
Seydou Niaré, technicien des arts et Tidiane Soumbounou, cordonnier, évoluent dans le domaine du cuir depuis plus de trente ans. Ils achètent la peau chez les tanneurs, puis les transforment pour en faire des objets utilitaires qui ne manquent d’élégance.
Seydou Niaré est un passionné depuis que tout enfant il ramenait le déjeuner de son logeur à la maison des artisans, après l’école. En le regardant travailler, il n’en perdait pas une miette. C’est qui lui a ouvert l’appétit pour apprendre ce métier. Le diplôme d’études fondamentales obtenu, il a choisi l’Institut national des arts pour suivre les pas de son logeur. Il évolue dans le domaine maintenant il y a plus de trente ans.
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Seydou Niaré travaille avec les peaux de mouton, de chèvre, les reptiles, comme le serpent. Il explique que le cuir est choisi en fonction du travail à effectuer, car «on ne peut pas mettre une peau légère sur une chaussure qui doit être résistante».
A la maison des artisans de Bamako, le prix des souliers simples en cuir varie de 25.000 à 40.000FCFA. Les souliers confectionnés avec la peau de crocodile sont cédés entre 50.000, 100.000 , voire 125.000 FCFA.
Aujourd’hui, l’artisanat malien fait face à un problème de taille, celui du pouvoir d’achat de leur clientèle. Les acheteurs potentiels sont les touristes et avec la crise, les étrangers se font rares.