Des transporteurs non identifiés mais se réclamant d’une plateforme de transporteurs, se disant exaspérés par les tracasseries routières ont récemment incité, à travers un courrier anonyme, certains de leurs camarades à observer un arrêt de travail dans quelques grandes villes du pays pour exprimer leur ras-le-bol des rackets dont ils se disent victimes tous les jours.
«Effectivement nous avons constaté des manifestations le long de notre voyage à Atinguié, à Singrobo... Des manifestants ont érigé des barrages à l’aide de gros camions (à Yamoussoukro, Ndlr), des pneus et des troncs d’arbres pour faire obturation à la circulation des véhicules (…). Mais nous ne savions pas quelles en étaient les raisons», témoigne Kouamé A., conducteur de camion de transport de biens.
Informé de cette grave situation, le président de la Maison des transporteurs de Côte d’Ivoire est monté au créneau tôt le matin afin de circonscrire cette grève inopinée qui pourrait de ternir le cours des négations entamées avec les autorités, qui pour lui, «vont bon train ». Au cours d’un point presse, Soumahoro Mamadou a appelé les membres de sa structure à travers tout le pays à se tenir éloignés de ces agissements. Il en a appelé également à privilégier la négociation et le dialogue grâces auxquels plusieurs acquis sont consolidés avec les autorités de tutelle.
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«Nous avons appris ce matin que certains de nos collègues conducteurs lancent des tracts anonymes pour appeler certains transporteurs à semer le trouble et à paralyser tous les axes sensibles. La MTCI n’est pas associée à ces actes répréhensibles car pour nous, l’heure n’est pas au soulèvement mais plutôt aux négociations. Nous avons été reçus par les ministres des transports, de l’économie et des finances, le commandant supérieur de la gendarmerie, le directeur général de la police… Nous avons exprimé nos doléances. Nous avons dénoncé les tracasseries ainsi que certaines taxes inopportunes. Nous avons eu de nombreux acquis, surtout la suppression de nombreux barrages à l’autoroute du nord, à Abobo et autres. Mais nous continuons de négocier », a-t-il expliqué.
Pour Mamadou Soumahoro, ces soulèvements ne sont pas les bienvenus eu égard aux problèmes de sécurité qui secouent les pays du voisinage. «Dans les pays voisins, le terrorisme prend de l’ampleur et un simple mouvement d’humeur peut servir de détonateur aux ennemis de la Côte d’Ivoire. J’ai espoir que nos préoccupations auront un aboutissement heureux. Soyons patients et vaquons à nos occupations. L’heure n’est pas à la grève», a-t-il appelé tous les transporteurs.
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Dans la foulée, le premier responsable des transporteurs en Côte d’Ivoire a initié une descente sur certains corridors cités pour s’enquérir de la situation et dissuader les manifestants. Le résultat de cette descente sur le terrain semble être satisfaisant. «(…) nous avons constaté que tout est revenu à la normale. Les véhicules circulent librement sans heurts. Mieux, nous avons le retour des autres villes de l’intérieur du pays, tout a été remis en ordre. C’est le sens de notre combat », s’est réjoui Mamadou Soumahoro.
Ces manifestations auraient débuté au corridor de la capitale politique ivoirienne, Yamoussoukro, à Bouaké et même à Yopougon-Gesco empêchant la circulation des véhicules en provenance du Mali, du Burkina Faso… Mais grâce au dynamisme et la stratégie managériale du président de la MTCI, elles ont été très tôt avortées partout sur l’étendue du pays. Sur place il a demandé à aux usagers de se désolidariser de ces agitateurs qui ont des ambitions autres que d’assainir le milieu des transports