Malgré les efforts consentis par le gouvernement et le ministère de tutelle, l’ensemble des acteurs du secteur du transport ne sont pas satisfaits. Les syndicats des transporteurs communément appelés «gnambro» regroupés au sein de la faitière MTCI (Maison des transporteurs de Côte d’Ivoire) sont très remontés contre le ministère des transports.
La raison de leur mécontentement est à chercher dans « la vidéo-verbalisation, les contraventions excessives, la délivrance de papillons de 22 500 Fcfa, le paiement des cartes de stationnement, le non prise en compte de certaines lignes et panneaux de signalisation, le vieillissement du parc auto etc. »
A cela s’ajoute l’entrée en vigueur prochaine du permis de conduire à points, considéré comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Les représentants des syndicats du transport comptent paralyser le secteur sur toute l’étendue du territoire à compter du 1er mars 2023, jour de la mise en application du permis à points et ce, pour une durée de 72 heures soit trois jours renouvelables si aucune solution satisfaisante n’est trouvée par les autorités du secteur.
« Trop c’est trop ! L’heure de la vérité a sonné. Notre secteur souffre de tracasseries. Nous allons prendre le taureau par les cornes. Le 1er mars prochain nous (chauffeurs de taxi, woro woro, gbaka, camions, tricycles…, allons tout arrêter. Nous allons paralyser le Grand Abidjan et l’intérieur du pays (…). Nous sommes des syndicalistes, quand une décision ne nous arrange pas, nous allons la dénoncer », a martelé Konaté Sidiki, porte-parole de la Mtci.
Lire aussi : Côte d'Ivoire: fin d'une grève de dockers qui a paralysé le port d'Abidjan
Ils déplorent également le fait que le gouvernement, en l’occurrence le ministère du Transport, ne les associe pas dans les prises de décisions importantes qui concernent le secteur. Selon eux, ils représentent l’un des maillons essentiels du domaine, pourtant laissés pour compte par la tutelle qui «devrait les consulter dans la mise en œuvre de certaines réformes. Nous avons remarqué une certaine négligence de notre ministère de tutelle (…) Nous lui avons soumis, en vain, plusieurs demandes d’audience afin de faire part de nos inquiétudes quant aux différentes réformes qui sont mises en place. Cependant, nous ne sommes pas reçus. Les transporteurs s’acquittent de toutes les taxes en vigueur mais ne perçoivent pas les ristournes. Alors que le président de la République a tout mis à la disposition des transporteurs mais nous n’en bénéficions pas. Les transporteurs ne reçoivent pas ces grâces présidentielles (…). Nous allons donc lancer un mot d’ordre de grève dès le début du mois de mars pour exprimer notre ras-le-bol », a déploré Mamadou Soumahoro, président de la MTCI.
Avant d’indiquer que le seul recours qui s’offre à eux pour ne pas en arriver à une grève est le dialogue. « Rencontrer le président de la République ou à défaut le Premier ministre » à qui ils pourront exposer le contenu de leurs revendications à l’effet de trouver un consensus pour le bien de tous. Solution sine qua non pour éviter de paralyser le transport le 1er mai.
Le transport constitue un élément stratégique de développement national. Le transport routier ivoirien assure plus de 90% des déplacements des personnes et des biens, en interne et avec les pays voisins. Rappelons que la Côte d’Ivoire a enregistré, au cours des cinq dernières années, en moyenne par an, plus de 12.000 accidents corporels, plus de 1.200 tués et plus de 21.000 blessés, pour une perte moyenne de 3% du PIB pour l’économie nationale. C’est donc face à cette situation que le gouvernement ivoirien entreprend des réformes en vue d’améliorer l’image du secteur déjà ternie.