Le contexte mondial difficile marqué par la crise sanitaire du Covid-19, la guerre Russie-Ukraine et la flambée des cours des hydrocarbures et des produits agricoles, a affecté l’économie égyptienne dépendante du tourisme et des importations de produits agricoles, notamment du blé dont l’Egypte est le premier importateur mondial.
Cette conjoncture a impacté négativement les finances publiques égyptiennes poussant l’Etat à s’endetter davantage pour faire face à un déficit budgétaire croissant lié à la hausse des dépenses publiques dont l’augmentation de la facture des subventions dans un contexte de flambée des prix et de la rareté des devises étrangères.
Ainsi, durant le dernier trimestre 2022, les emprunts extérieurs de l’Egypte ont atteint 8 milliards de dollars, un montant qui a permis de financer les importations de divers produits dont le blé. L’Egypte importe 13 millions de tonnes de blé par an.
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Le montant de la dette extérieure s’est établi à 163 milliards de dollars à fin décembre 2022, contre 40 milliards de dollars en 2015, selon les données de la Banque centrale.
Conséquence de cette frénésie de l’endettement, la dette publique égyptienne brute (dette intérieure et extérieure) a augmenté de 13,1% pour atteindre 95,6% du Produit intérieur brut (PIB) du pays au cours de la période 2022-2023.
Cette hausse du taux d’endettement est le résultat d’une conjonction de facteurs dont l’augmentation du montant des emprunts aussi bien intérieurs qu’extérieurs, la forte dépréciation de la livre égyptienne vis-à-vis du dollar et la hausse des taux d’intérêt.
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Cet endettement pèse lourd sur les finances publiques égyptiennes du fait des charges de la dette élevées. En 2021, les remboursements, au titre du service de la dette extérieure, se sont établis à 18,70 milliards de dollars. Un service de la dette qui réduit les marges de manœuvre de l’Etat et qui constitue un véritable goulot d’étranglement pour l’Egypte qui voit ses réserves de change se réduire continuellement pour se situer à hauteur de 34 milliards de dollars dont une grande partie correspond à des placements des pays du Golfe au sein de la Banque centrale du pays.
Face à cette situation, le gouvernement égyptien souhaite ramener ce taux d’endettement à hauteur de 80% du PIB. Cela implique une réduction du niveau d’endettement et une amélioration du taux de croissance de l’économie égyptienne qui devrait bénéficier d’un environnement plus favorable pour certains de ses secteurs d’activité et de l’amélioration de l’attractivité de son économie suite à la dépréciation de la livre égyptienne vis-à-vis du dollar. De même, la politique de désengagement de l’Etat de certains secteurs au profit du privé pourrait donner une nouvelle impulsion à l’économie égyptienne qui a durement subi l’impact des facteurs exogènes (Covid, guerre en Ukraine,…).