Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a cherché à rassurer son pays en proie à une grave crise économique, affirmant que le gouvernement pouvait répondre aux difficultés, notamment grâce à un possible accord de prêt très controversé avec le FMI.
Très critiqué pour sa gestion économique, Akufo-Addo a prononcé dimanche soir un discours télévisé dans lequel il a exhorté les Ghanéens à soutenir sa décision de solliciter un prêt du FMI, lui qui avait autrefois promis un «Ghana sans aide».
Déjà accablé par une forte dette, le Ghana cherche à obtenir un crédit de 3 milliards de dollars pour faire face à l’inflation record de 37% et à l’effondrement de sa monnaie - le cedi -, des difficultés économiques aggravées depuis l’invasion russe en Ukraine.
«Nous sommes en pleine crise, je n’exagère rien en disant cela», a assuré le président lors de son discours. «Je nous invite tous à considérer la décision d’aller au Fonds monétaire international sous cet angle. Nous sommes allés au fonds pour réparer, à court terme, nos finances publiques.»
Lire aussi : Ghana: le bilan du projet «One District One Factory» d’Akufo-Addo qui doit inspirer les autres pays africains
«Cela donnera davantage de crédibilité aux mesures prises par le gouvernement pour stabiliser et faire croître l’économie, ainsi que pour consolider notre monnaie», a-t-il déclaré.
Le président Akufo-Addo est revenu sur sa décision de ne pas solliciter l’aide du FMI, affirmant qu’un accord pourrait désormais être trouvé avant la fin de l’année.
Cette décision a fait naître la crainte que le gouvernement impose des mesures d’austérité qui accableraient un peu plus la population, déjà confrontée à l’explosion des prix.
Cherchant à rassurer, Akufo-Addo a affirmé que le gouvernement allait notamment soutenir les agriculteurs afin de réduire la dépendance à l’égard des produits importés, désormais plus coûteux.
Le président a également promis de renforcer les mesures visant à «rétablir l’ordre» sur les marchés des changes, notamment en contrôlant les opérateurs illégaux, afin de soutenir le cedi.
La semaine dernière, les législateurs du parti de Akufo-Addo ont appelé au limogeage du ministre des Finances, accentuant la pression sur le gouvernement.