Le fret aérien africain prend de l’altitude

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Le 04/04/2024 à 16h04

En février 2024, le transport aérien de marchandises en Afrique a augmenté de 21,9%, selon l’Association du transport aérien international. Cette performance s’inscrit dans une tendance positive observée depuis le début de l’année, mettant en évidence le potentiel de développement du fret aérien en Afrique.

Selon les dernières données publiées par l’Association du transport aérien international (IATA), le transport aérien de marchandises en Afrique connaît une croissance remarquable. En février 2024, les compagnies aériennes africaines ont enregistré une hausse de 21,9% du trafic de fret international en tonnes-kilomètres par rapport à l’année précédente, la plus forte croissance de toutes les régions. Cette performance exceptionnelle s’inscrit dans une dynamique positive observée depuis le début de l’année.

A l’échelle mondiale, la demande mesurée en tonnes-kilomètres de fret (CTK), a augmenté de 11,9% par rapport aux niveaux de février 2023 (12,4% pour les opérations internationales), souligne l’IATA. Il s’agit du troisième mois consécutif de croissance de la demande à deux chiffres sur un an.

La capacité, mesurée en tonnes-kilomètres de fret disponibles (ACTK), a elle aussi augmenté de 13,4 % par rapport à février 2023 (16,0 % pour les opérations internationales). «La croissance de la demande de 11,9 % en février a largement dépassé l’expansion de 0,9 % du commerce transfrontalier. Ce bon début pour 2024 pourrait voir la demande dépasser les niveaux exceptionnellement élevés du début de 2022. Cela montre également la forte résilience du fret aérien face aux tensions politiques et aux incertitudes économiques», déclare Willie Walsh, directeur général de l’IATA.

Les routes Afrique-Asie à suivre de près

Les routes reliant l’Afrique à l’Asie ont connu un bond spectaculaire de 42,3% de la demande en février par rapport à 2023. Le marché du fret aérien intra-africain affiche également des chiffres encourageants, avec une croissance de 13,4% sur un an pour les compagnies latino-américaines opérant sur le continent.

Ces chiffres témoignent du potentiel de développement du fret aérien en Afrique, porté par la demande croissante de services express pour les produits high-tech et de l’e-commerce. Cependant, des défis structurels comme le manque d’infrastructures aéroportuaires adaptées et une connectivité aérienne insuffisante freinent encore cet essor.

Face à ces enjeux, de nombreuses initiatives publiques et privées visent à renforcer les capacités aériennes du continent. L’Alliance Africaine de l’Aviation Civile par exemple œuvre à l’harmonisation des réglementations et au développement de couloirs aériens régionaux.

Des compagnies comme Ethiopian Airlines, l’une des compagnies aériennes à la croissance la plus rapide en Afrique, investit massivement dans la modernisation de ses flottes cargo et l’ouverture de nouvelles routes. En février 2023, elle a ajouté Xiamen et Shenzhen à ses destinations cargo en Chine. A cela s’ajoute sa méga commande de 42 avions.

Ces nouvelles routes renforcent la connectivité aérienne entre la Chine, l’Afrique, l’Europe et l’Amérique du Sud, facilitant ainsi les expéditions de fret à travers le monde. En tant que leader du fret en Afrique, Ethiopian Airlines continue d’étendre ses services dans le monde entier pour faciliter le commerce mondial et le flux de marchandises.

Des signaux encourageants qui, conjugués aux efforts d’intégration économique régionale, laissent augurer un avenir prometteur pour le fret aérien africain s’il parvient à surmonter les obstacles historiques.

Le dynamisme actuel du transport aérien de marchandises en Afrique témoigne des opportunités offertes par ce marché en pleine croissance. Pour les saisir pleinement, l’IATA souligne que «les États et les acteurs privés devront poursuivre leurs investissements dans les infrastructures aéroportuaires, la facilitation des échanges et le développement de l’offre commerciale». Un défi de taille qui, s’il est relevé, promet de libérer le formidable potentiel de ce vecteur clé des chaînes d’approvisionnement mondiales.

Par Modeste Kouamé
Le 04/04/2024 à 16h04