Le Mali pose un nouveau jalon dans sa stratégie de développement de la production aurifère. Le gouvernement a signé un protocole d’accord non contraignant, valable quatre ans, avec la Russie pour la construction d’une raffinerie d’or à Bamako. D’après Reuters, l’annonce a été faite par le ministre de l’Economie et des finances Alousséni Sanou, lors d’une interview à la télévision nationale le 22 novembre.
Cet accord prévoit la construction d’une usine d’une capacité de production annuelle de 200 tonnes, a-t-il avancé sans préciser le calendrier de construction. Une fois érigée, cette raffinerie d’or sera la plus grande de l’Afrique de l’Ouest et permettra au deuxième producteur d’or de la sous-région d’accroître les revenus générés par cette activité.
Plus de 72 tonnes d’or produites en 2022
Ce site permettra au Mali, qui raffine une grande partie de sa production (à l’instar des autres producteurs), notamment en Chine, en Suisse et au Canada, de réduire ses expéditions d’or brut et développer une véritable industrie de transformation locale.
Bamako rejoindra aussi le cercle restreint des pays africains disposant de raffineries d’or composé par l’Afrique du Sud et le Zimbabwe. Le Ghana et la RDC allongeront cette liste une fois que les projets de construction qui y sont annoncés seront mis en service.
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Avec une production industrielle et artisanale estimée à 72,2 tonnes d’or en 2022, le Mali est le troisième producteur du métal jaune en Afrique, derrière le Ghana et l’Afrique du Sud. Le secteur est un des poumons économiques du pays puisque qu’il a injecté un chiffre record de 763,7 milliards de FCFA de recettes publiques l’année dernière.
Le 28 août dernier, le président malien, le colonel Assimi Goita, avait promulgué le nouveau code minier qui permettra à l’Etat de prendre jusqu’à 30% de participation dans les nouveaux projets miniers développés dans le pays.
Selon le gouvernement, ce nouveau code lui permet désormais «de prendre une participation de 10% dans les projets miniers et l’option d’acheter 20% supplémentaires au cours des deux premières années». Une participation supplémentaire de 5% pourra être octroyée au secteur privé malien, portant les intérêts publics et privés nationaux dans les nouveaux projets à 35%, contre 20% actuellement, selon l’ancien code minier de 2019.