Après une 3e édition réussie à Abidjan en Côte d’Ivoire, c’est au tour du Palais des Congrès de la ville touristique de Marrakech, au Maroc, d’accueillir, du 8 au 10 novembre prochain, la 4e édition d’Africa Investment Forum sur le thème: «Débloquer les chaînes de valeur de l’Afrique». Des chefs d’Etat et de gouvernement, des ministres, des opérateurs économiques, des investisseurs privés et institutionnels… sont attendus.
Objectif, libérer le potentiel d’investissement de l’Afrique dans divers secteurs d’activité dont l’agro-industrie, les infrastructures, les énergies renouvelables et d’autres secteurs économiques dans lesquels les pays africains ont des avantages comparatifs.
Durant ces trois jours, plus de 600 participants, dont de nombreux investisseurs, passeront au peigne fin les multiples projets structurants susceptibles de contribuer à la transformation de l’Afrique. L’occasion pour chaque pays de présenter ses projets prioritaires aux investisseurs privés et institutionnels partenaires de la Banque africaine de développement (BAD) dans la plateforme Africa Investment Forum.
Lire aussi : Voici les 10 pays africains ayant reçu le plus de flux nets d’investissements directs étrangers en 2022
A noter que les projets d’investissements proposés par les Etat sont filtrés et structurés par l’Africa Investment Forum pour les préparer à l’investissement lors de son évènement annuel Market Days. Ce dernier rassemble sponsors des transactions, investisseurs, dirigeants gouvernementaux et institutions de financement du développement.
Cette étape est nécessaire pour rendre les projets bancables et faciliter ainsi la levée de capitaux auprès des investisseurs africains et étrangers présents lors du forum.
Pour cette édition, la priorité sera donnée à trois secteurs clés: l’énergie renouvelable, l’agroalimentaire et l’industrie manufacturière. D’autres secteurs porteurs de rupture seront aussi mis en avant dont l’Intelligence artificielle et l’Internet des objets. De même, un intérêt particulier sera accordé au financement de l’entrepreneuriat féminin et aux industries créatives et sportives.
L’édition 2023 fera la part belle aux énergies renouvelables et à l’exploitation de cet énorme potentiel pour la transition énergétique. Sur ce point, vu ses importantes ressources naturelles, l’Afrique peut se positionner dans divers domaines dont la fabrication de batteries électriques. Un secteur qui figurera certainement parmi les priorité du Market Days.
De nombreux pays africains sont engagés dans ce créneau porteur. C’est le cas notamment du Maroc et de la République démocratique du Congo (RDC) qui figurent parmi les pays africains engagés dans ce créneau porteur et qui mettent en avant leurs ressources minérales importantes et nécessaires à la fabrication de ces batteries essentielles aux véhicules électriques.
Lire aussi : Transition énergétique mondiale: voici comment l’Afrique pourrait tirer profit de ses ressources minières
A ce titre, il faut rappeler qu’en mai 2023, le Maroc et le groupe sino-européen Gotion High-Tech ont signé un mémorandum d’entente pour les contours d’un projet d’une Gigafactory dédié à la fabrication de batteries pour véhicules électriques. Il s’agit d’un projet vital pour le Maroc qui exporte plus de 90% de sa production de véhicules dont une grande partie est destinée au marché européen où la généralisation de l’usage des voitures électriques est projetée pour 2035. Le Royaume devra donc bien négocier ce virage, le marché du vieux continent absorbant plus de 90% de ses exportations automobiles.
La RDC, possédant tous les minerais nécessaires à la production de batteries électriques (cobalt, manganèse, lithium, nickel…), cherche désormais à transformer localement ses ressources naturelles et intégrer le cercle des fabricants mondiaux de batteries électriques. L’objectif est de créer plus de valeur ajoutée et d’emplois.
Partant, ces deux pays, et tant d’autres du continent, profiteront de ces Market Days pour solliciter les investisseurs sur des projets offrant d’énormes opportunités et des perspectives prometteuses de développement.
Lire aussi : Solaire, éolien, hydrogène...Comment Dubaï érige un pipeline de projets verts en Afrique
Pour rappel, lors de la première édition en 2018, plusieurs projets multisectoriels de 40 milliards de dollars avaient fait l’objet de mémorandum d’entente (MoU). En 2019, ce sont 57 projets totalisant 67,7 milliards de dollars qui ont été présentés dont 52 avaient eu les faveurs des investisseurs pour un montant global de 40,1 milliards de dollars de MoU.
Après une suspension de deux ans -2020 et 2021- à cause de la crise sanitaire du Covid-19, la 3e édition qui s’est tenue à Abidjan en Côte d’Ivoire en 2022 a attiré 31 milliards de dollars d’intérêts d’investissements de la part d’opérateurs africains et mondiaux, auxquels il faut ajouter 30,8 milliards de dollars générés par Africa Investment Forum Market Days de 2021, qui ont eu lieu en mars de cette année sous forme de boardrooms (salles de transaction) distancielles.
En tout, ce sont 142 milliards de dollars d’intentions d’investissement qui ont été enregistrés depuis le lancement de cette initiative en 2018.
En conséquence, pour l’édition de Marrakech, qui intervient quelques jours après les Assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale qui se sont déroulées dans la même ville, les initiateurs d’Africa Investment Forum espèrent certainement battre le record des intentions d’investissement. Pour cela, ils pourront compter sur les partenaires d’Africa Investment Forum et les nombreux investisseurs étrangers qui voient en l’Afrique la nouvelle frontière de la croissance.