Après l’annonce du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les craintes pour les conséquences économiques sont sur toutes les lèvres.
Pour lever toute équivoque et solliciter le soutien des opérateurs économiques maliens durant cette phase qui s’annonce difficile, le premier ministre Choguel Kokalla Maïga a rencontré les opérateurs économiques du Mali le 31 janvier dernier pour débattre des conséquences de retrait et surtout comment ces acteurs devront contribuer à sa réussite.
D’entrée de jeu, le ministre de l’Industrie et du Commerce Moussa Alassane Diallo a martelé qu’après la souveraineté territoriale, sécuritaire et diplomatique, la souveraineté économique doit à présent être instaurée avec la sortie du Mali de l’espace CEDEAO. Selon lui, c’est la bataille de la souveraineté économique qui va être engagée par le Mali.
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Conscient que la tâche ne sera pas facile pour un pays enclavé comme le Mali, mais aussi pour ses partenaires de l’Alliance des États du Sahel, Moussa Alassane Diallo a invité les opérateurs économiques à l’opérationnalisation de cette décision du gouvernement de transition, car dit-il, «nous sommes dans du pratico-pratique».
Il a rappelé à ses interlocuteurs que la CEDEAO n’est pas une union monétaire, mais plutôt une union économique. Selon lui, en tant que telle, les questions économiques, commerciales, douanières et tarifaires doivent dominer les débats.
En ce qui concerne les avantages que le Mali peut tirer de sa sortie de la CEDEAO, le ministre a expliqué que le retrait a été décidé en janvier 2022 lorsque le Mali a été suspendu de toutes les instances de cette communauté de pays et s’est vu imposer un embargo par l’organisation régionale. En dépit de cela, le Mali a continué à résister et à assurer petit à petit sa souveraineté économique.
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Pour sa part, le Premier ministre a expliqué que les chefs d’État de la CEDEAO avaient décidé d’utiliser des sanctions contre le Niger pour organiser une cabale diplomatico-militaire pour déstabiliser ce pays. Une fois le Niger déstabilisé, ils allaient s’en prendre au Burkina Faso et au Mali. Et c’est pour contrer ce plan malveillant que les trois pays ont décidé de prendre les devants. Le Premier ministre estime que l’opérationnalisation de cette décision ne peut pas aller sans la complicité active des opérateurs économiques, car les questions qui sont posées aujourd’hui sont d’ordre économique et financière.
Après cette rencontre, le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), le patronat malien, Mossadeck Bally, a souligné que l’organisation qu’il dirige, va lister toutes les conséquences de la décision de retrait de la CEDEAO et va ensuite rencontrer le Premier ministre pour connaître le plan du gouvernement pour aider l’économie malienne dans sa transition d’un espace à quinze pays vers un espace économique plus réduit aux trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).