Niger: des nattes en plastique transformées en couffins et sacs à main

VidéoDepuis quelques temps, sur les principales artères de Niamey, l’on trouve, proposés à la vente, des sacs et paniers d’un nouveau genre, fruits de l’innovation et du savoir-faire de jeunes qui les confectionnent avec un matériel sommaire et des nattes en plastique comme matière première.

Le 23/10/2022 à 09h51

Dans son atelier de fortune installé en plein air à Niamey, Nouroudine Adamou entame une journée bien remplie. Muni de ses couteaux et de son four à charbon, c’est ici qu’il transforme de simples nattes provenant du Nigeria voisin ou du Togo en sacs de courses et divers paniers.

Il a une maîtrise parfaite des gestes et mouvements qui concourent à donner la forme voulue à ses créations. «J’ai appris ce métier il y a de cela 3 ans, lorsque j’étais en exode au Ghana, et maintenant c’est grâce à lui que je vis. J’ai ouvert ce petit atelier il y a quelques mois, et je confectionne moi-même les sacs à partir des nattes provenant de la sous-région. Avec ces couteaux au feu, je peux produire une vingtaine de sacs par jour», explique-t-il.

Depuis quelques mois, dans la capitale nigérienne, il est impossible de ne pas apercevoir ces accessoires dont le design multicolore et la beauté suscitent la curiosité des citadins. C’est donc tout normalement que leur vente s’est répandue comme une traînée de poudre à travers la ville.

«Je suis venue me procurer un panier pour stocker les marchandises, vu que j’ai un petit commerce. C’est mon premier achat. Outre leur esthétique, ils sont résistants, mieux que les sachets plastiques en tout cas», témoigne Oubaida Hassane, cliente. Son avis est partagé par Harouna Saley: «Je trouve ces paniers très beaux et solides. Je vais en acheter pour les utiliser, mais aussi pour les soutenir. Ils peuvent durer plus d’une année si on en prend bien soin.»

Dans un contexte socioéconomique difficile, de nombreux jeunes ont su, à travers cette activité, tirer leur épingle du jeu et s’assurer désormais une pitance quotidienne et même, au-delà, réaliser des économies. «Je prends les nattes à 1.750 FCFA l’unité, et quand je les transforme en sacs, je vends l’unité au minimum à 4.000 FCFA. Vous voyez que c’est une très bonne affaire en termes de revenu», assure Adamou. «Les clients les aiment et les trouvent beaux et durables.»

Ces sacs et paniers d’un nouveau genre illustrent simplement le génie créateur caché en chacun de ces jeunes, surtout en cette période où la promotion de la consommation des produits locaux fait désormais l’objet de campagnes de sensibilisation menées par les autorités du pays.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 23/10/2022 à 09h51