Rwanda: Kigali Innovation City, un projet pour stimuler la transformation numérique de l’Afrique

Maquette de la future Kigali Innovation City.

Maquette de la future Kigali Innovation City.

Le 26/09/2024 à 14h53

VidéoDans sa quête de devenir un hub régional des technologies de l’information, le Rwanda va se doter d’une ville intelligente. D’une valeur de 2 milliards de dollars, le chantier de la construction de la future Kigali Innovation City a été récemment lancé. Ce projet est conçu pour stimuler la transformation numérique de l’Afrique.

Dans une économie mondiale de plus en plus numérisée et où l’Afrique est encore loin derrière le reste du monde, le Rwanda rêve d’inverser la tendance pour tout le continent: Kigali Innovation City. C’est une ville intelligente qui va rassembler les plus grandes entreprises dans des domaines allant de l’intelligence artificielle (IA) aux sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) et qui positionnera le Rwanda comme un producteur majeur de technologies de nouvelle génération.

Cela fait une dizaine d’années que le Rwanda travaille sur le projet selon Paula Ingabire, la ministre des TIC et quelques entreprises et partenaires se sont déjà implantés sur les lieux. «Le tout premier locataire de la ville intelligente de Kigali a été l’Université Carnegie Mellon et après, d’autres universités ont rejoint l’écosystème de la Kigali Innovation City. Lorsque nous parlons de cet écosystème, il ne s’agit pas seulement de l’espace physique, mais aussi de l’infrastructure de soutien nécessaire, de l’environnement politique et réglementaire pour garantir un écosystème florissant, des talents qui sont essentiels et, bien sûr, du financement nécessaire pour développer certaines de ces idées novatrices» a précisé la ministre.

Une fois achevé, le projet de ville intelligente de 61 hectares aura une valeur de plus de 2 milliards de dollars et créera plus de 50.000 emplois, tandis que plus de 2.600 étudiants devraient être diplômés chaque année des universités de classe mondiale de la Kigali Innovation City. Et ces étudiants-créateurs et innovateurs viennent de tout le continent car selon Paula Ingabire «le Rwanda s’est fixé comme objectif d’être un centre de test et de validation des concepts et nouvelles idées. Cela signifie que nous sommes également un centre panafricain pour l’innovation. Si l’on considère la population étudiante, que ce soit à la CMU, à l’ALU ou à l’Université du Rwanda, on constate que davantage d’étudiants africains viennent au Rwanda pour bénéficier de l’enseignement qui y est dispensés.»

Plus de 700 étudiants ont déjà été diplômés dans les domaines des technologies de l’information, de l’intelligence artificielle et de l’ingénierie électrique à la branche africaine de l’université américaine Carnegie Mellon, sis à la Kigali Innovation City. A part la Carnegie Mellon University, CMU-Africa, Kigali Innovation City accueille aussi Africa Leadership University, ALU et le Centre d’excellence en ingénierie biomédicale et santé électronique de l’Université du Rwanda, comme institution universitaire qui sont déjà sur place. Conrad Tuckerest directeur de la CMU-Africa et doyen associé aux affaires internationales-Afrique, ainsi que professeur de génie mécanique.

«La CMU-Africa a été créée il y a plus de dix ans à l’invitation du gouvernement rwandais et dans le cadre d’une vision stratégique visant à faire du Rwanda un leader des TIC sur l’ensemble du continent. L’université Carnegie Mellon est réputée pour son rôle de leader et d’innovateur dans le domaine de la technologie. Notre présence ici permet de former la prochaine génération de talents technologiques au Rwanda, mais aussi dans toute l’Afrique, car nous accueillons de nombreux étudiants venus de tout le continent», poursuit la ministre.

La Kgali Innovation City va faire progresser le plan de développement du Rwanda et la stratégie de croissance d’Africa50, la société financière du projet, en soutenant des technologies de pointe qui transforment la qualité de la vie urbaine sous tous ses aspects, de la sécurité aux transports, en passant par la connectivité, l’air pur, le logement et la gestion des déchets.

Le projet devrait générer 150 millions de dollars d’exportations de TIC par an et attirer plus de 300 millions de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) au Rwanda. La Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), est aussi partenaire financier du projet et selon Ibrahima Cheikh Diong, représentant spécial du président de la BADEA pour l’Environnement.

Selon les experts, la Kigali Innovation City va stimuler la compétitivité de l’Afrique dans l’indice des compétences numériques- qui se situe en dessous de la moyenne mondiale- en favorisant un écosystème prospère pour les entreprises technologiques qui donnent aux entrepreneurs les moyens de réussir dans une économie mondiale de plus en plus numérisée.

Par Fraterne Ndacyayisenga
Le 26/09/2024 à 14h53