Pour ne pas rater le train, le seul qui assure le transport des voyageurs de Conakry vers la banlieue, il faut se réveiller très tôt et être à la gare dès 6 heures. Là, quelques candidats au rail patientent sous l’œil vigilent d’Ibrahima Camara, le chef de gare qui assure également la sécurité, «tous les matins, je me présente à la gare pour attendre le train. Lorsqu’il arrive, je donne l’ordre d’arrêt pour permettre aux voyageurs de descendre et aux autres de monter à bord.»
Après quelques minutes d’attente, voilà le Conakry Express qui pointe le bout de sa locomotive, attendu par une dizaine de personnes qui connaissent parfaitement le programme, les escales, les heures d’arrivée et de départ confie Ibrahima Camara, «le matin, c’est le train 601 qui quitte Symbaya vers Kagbelen. C’est là-bas qu’il ramasse les passagers puis descend vers le port. Le départ a lieu entre 7h40 et 7h45. Arrivé à destination, le train redescend vers la ville.»
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Mais une fois à bord de ce train qui peut faire faux bond à ses clients des mois durant, peu de personnes ont pris place parmi lesquelles Marie Camara, «vous avez certainement remarqué l’absence de passagers. Le train à l’époque était toujours plein avant le premier arrêt à Kagbelen. Mais aujourd’hui, les gens qui prennent le train son rares.»
La cause principale de ce désamour, est la fréquence des pannes. Et pourtant ce train rend d’énormes services à tarifs accessibles à tous. À titre de comparaison, en voiture il faut compter en moyenne 20.000 francs guinéens pour rallier le centre-ville contre seulement 6.000 francs guinéens en train.