L’année 2018 va se dérouler sous de meilleurs auspices, avec une reprise économique dans toutes les régions du monde, à en croire le gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC).
Face à la presse hier à Yaoundé, à l’issue de la quatrième réunion ordinaire du Comité de politique monétaire (CPM) de la BEAC, Mahamat Abbas Tolli a expliqué que le dynamisme observé en Europe, au Japon, en Chine et aux Etats-Unis devrait profiter aux économies africaines.
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«Même si on ne va pas sortir de la zone de turbulences», a-t-il aussitôt souligné. Toutefois, le patron de la banque centrale constate une fragile amorce des équilibres macroéconomiques, grâce à la mise en œuvre de programmes avec le FMI dans quatre des six pays de la CEMAC.
En 2018 en effet, la BEAC projette un taux de croissance sous-régionale à 3%, contre une croissance nulle en 2017 et négative (-0,2%) en 2016. Le taux de couverture monétaire, qui tourne autour de 60% cette année, devrait grimper à 66,6% en 2018. Quant aux réserves de change, elles passeront de 2,6 mois en 2017 à 3,1 mois. De bonnes performances qui sont dues à la mise en œuvre du programme avec le FMI, mais aussi au raffermissement des cours des matières premières, dont le baril de pétrole qui se négocie actuellement à 63 dollars.
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Cependant, estime le gouverneur de la BEAC, «si les six Etats membres de la CEMAC avaient adhéré au programme avec le FMI, la situation aurait été plus reluisante». Occasion de rappeler que le Congo et la Guinée équatoriale sont toujours en négociation avec l’institution de Breton Wood. En attendant, Mahamat Abbas Tolli leur conseille de diversifier leur économie, en valorisant les productions locales afin de préserver les devises.
Le Comité de politique monétaire de la BEAC a également trouvé une solution au problème des liquidités d’urgence dont les banques ont besoin. «Le CPM a adopté la décision portant cadre général dudit dispositif, pour permettre aux établissements de crédit jugés solvables, de faire face aux tensions temporaires de liquidité pouvant affecter la stabilité financière».