La plupart d'entre eux sont au chômage. Pour certains, le travail consiste à sécuriser les véhicules d'usagers en stationnement temporaire. «Cela me fait déjà 8 ans de service là. Depuis le lycée, je venais ici. C'est pour alléger nos problèmes aussi. On se débrouille. Déjà que l'Etat ne paie plus en tant que tel. On a des enfants, on est obligés d'être là. Y a parfois les gens de bonne foi qui nous paient. Y a d'autres qui disent qu'ils paient les taxes. Mais on n'oblige personne de nous payer», explique Lilian Essono, gardien de véhicules.
Dès qu'un véhicule se gare, ils se précipitent vers le chauffeur pour lui proposer leurs services. Une aide à la manoeuvre des automobilistes devient alors source de revenus.
«Il faut chercher, nous, on crée ici, on a créé l'emploi. Y a beaucoup qui parquent les véhicules au centre-ville. Il n'y a pas qu'ici», affirme Roy Maganga, un autre surveillant de véhicules.
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Ces jeunes ont presque tout connu et tout fait dans la rue, larcins, misère, bagarres et finalement une vie à la dure. Des aventures et mésaventures à vite oublier pour se reconstruire. Jérémie Mbadinga était livreur à moto, lorsqu'il s'est vu contraint de tout abandonner pour rejoindre la rue.
«Comme livreur à moto, on ne peut plus travailler. Nous ne sommes pas vaccinés. Donc, pour éviter de rester à la maison ou aller voler, on a préféré venir stationner les véhicules en ville», dit-il.
Une reconversion difficile mais certaine pour ceux qui veulent tourner la page d'un passé peu glorieux. Elton Nguema, âgé aujourd'hui de 35 ans, a une expérience de plus d'une dizaine d'années d'enfants de la rue.
«J'ai fait la prison. Maintenant, je ne rêve plus de ça. La rue est un passage obligé, j'ai envie de partir d'ici un jour. Nous nous sommes partagé des ruelles. Si quelqu'un amène l'esprit de vol ici, nous sommes les premiers à lui régler les comptes avant de l'amener à la police», confie-t-il.
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Pourtant, dans les grands carrefours, ces jeunes débrouillards n'ont souvent pas une bonne réputation. Ils sont souvent accusés par certains citoyens de vols de téléphones, d'argent ou de rackets. Apollinaire Moukila se souvient bien de cette époque en passe d'être révolue, si l'on en croit ce jeune homme.
«Aujourd'hui, y a une fluidité au niveau de la circulation et les véhicules sont bien gardés», détaille-t-il.
La délinquance urbaine n’a certes pas cessé à Libreville. Mais la surveillence quasi permanente des véhicules par ces jeunes permet, le temps des courses et des heures de service, de limiter les braquages et les vols à l’arraché sur les artères de la capitale gabonaise.