Après 10 ans de tergiversations, les autorités gabonaises ont décidé finalement d’adopter le passeport biométrique Cemac, un passeport commun aux ressortissants des 6 pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), à savoir le Cameroun, la Centrafrique, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Congo et le Tchad. Mais seul le Gabon n'avait pas encore adopté le document.
«On n’a pas traîné le pas, c’est un long processus. Lorsque l’on doit s’arrimer à des normes, il y a des critères de convergence qu’il faut pouvoir respecter. C’est pour cela que l’on a pu observer tous ces longs délais», s’est justifié Bernard Gnamankal, patron de la Direction général de la documentation et de l’immigration (DGDI) du Gabon.
Ce passeport Cemac est aussi jugé plus sécurisé que les passeports biométriques nationaux. «Ce passeport va embarquer une nouvelle puce plus sécurisée, qui comporte une page de données en polycarbonate, une des dernières technologies en la matière», souligne Eddy N’Gaba, directeur des systèmes d’information à la DGDI. En prime, le passeport Cemac a la particularité de faire apparaître «un portrait holographique sur le portrait de l’usager», assurant ainsi une plus grande sécurisation du document.
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Suite à cette homologation, tous les Gabonais qui feront la demande d’un passeport recevront automatiquement le passeport Cemac, y compris ceux dont les demandes sont en cours de traitement.
Reste que disposer du passeport Cemac ne suffit pas aux ressortissants de la région pour circuler librement et s’établir dans le pays qu’ils souhaitent. En effet, si la feuille de route consensuelle relative à la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux, adoptée à Djibloho, en Guinée équatoriale, en février 2017, est effective dans quatre pays (Cameroun, Tchad, Centrafrique et Congo), le Gabon et la Guinée équatoriale, avec des populations respectives de 2,4 millions et 1,5 million d’habitants, imposent des visas aux ressortissants des autres pays de la Cemac ne disposant pas d’un passeport de service ou d’un ordre de mission, mettant en avant des problèmes d’insécurité.