Gabon: la Caisse nationale de sécurité sociale frôle la faillite

VidéoAu Gabon, il s'en est fallu de peu pour que la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) connaisse la banqueroute. Ces dernières années, elle traverse une zone de turbulence, peinant à respecter les délais de paiement des salaires de ses agents et de versement des pensions de retraite.

Le 01/07/2022 à 08h09, mis à jour le 01/07/2022 à 08h14

Pour donner un nouveau souffle à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), le gouvernement gabonais a pris des mesures fortes, parmi lesquelles la dissolution de son conseil d'administration et la cessation de fonction des membres de sa direction générale. Des mesures prises en Conseil des ministres assorties de la mise sous administration provisoire de 12 mois de l'institution.

Pour le ministre des Affaires sociales, le gouvernement a agi face à l'urgence de la situation. «L'urgence au niveau des organes de prévoyance sociale était d'abord de stopper l'hémorragie au niveau de la CNSS. Il y a un comité de surveillance et de contrôle qui a été mis en place. Ce comité fera que le gouvernement pourra avoir un regard plus précis sur le niveau d'exécution des dépenses de la CNSS et de la CNAMGS (Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale, NDLR)», a expliqué Guy Patrick lors d'une conférence de presse.

Entre soupçons de malversation, dysfonctionnements, plaintes des usagers et menaces de fermeture par les employés, la CNSS est passée par toutes les cases. La nouvelle administration est donc attendue au pied du mur par les partenaires sociaux qui appelaient de leurs vœux la réforme de l'entreprise. «Nous nous battons pour nos emplois. Nous nous battons pour les retraités, donc pour les pensions et d'autres prestations. Nous nous battons pour la pérennité de notre institution. Nous l'attendons pour nous présenter sa feuille de route», confie Richard Ndi Bekoung, président du Syndicat des professionnels de la sécurité sociale (SYPROSS).

L'organe de contrôle de la CNSS a donc pour défis de mettre fin à la fraude, à la manipulation du système informatique, et au paiement des retraités fictifs.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 01/07/2022 à 08h09, mis à jour le 01/07/2022 à 08h14