A Libreville, la capitale gabonaise, les labos photos tendent à disparaître, mais de jeunes photographes amateurs arpentent les rues, l'appareil au cou, et fréquentent les espaces publics pour proposer leurs services.
Prince Christ, l'un d'eux, "a découvert cette activité lucrative en servant d'aide à l'un de ses grands frères, photographe ambulant, qui exerçait son activité dans des zones de grande affluence comme les plages".
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"Un jour, il m'avait demandé de l'accompagner faire des shoots sur les baigneurs du dimanche à la plage. Il avait réalisé une recette de 40.000 francs cfa (environ 60 euros) en l'espace de 4 heures de temps. Pour moi, c'était si extraordinaire que j'ai pris le pari de faire comme lui..." explique le jeune homme, la vingtaine révolue.
Ces photographes amateurs de rue sont, pour la plupart, des jeunes, en situation de décrochage scolaire. La double crise, sanitaire et économique, du Gabon faisant grimper les chiffres du chômage au niveau national. Ce sont aujourd'hui 28% des jeunes qui sont frappés par le fléau.
C'est pour ne pas être tenté par l'oisiveté qu'Axel dit avoir embrasser la photo. Son champ d'action: le centre ville où se situe le plus important centre commercial de Libreville.
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"Au lieu de voler, j'ai choisi la photo qui permet de mieux vivre. Mes revenus journaliers se situent autour de 9.000 francs Cfa (près de 14 euros) par jour hormis les invitations spéciales à prendre des photos dans les grandes manifestations". Axel envisage de suivre plus tard une formation dans la photographie. Un métier dont il est finalement amoureux, lui qui n'a jamais rêvé d'intégrer la fonction publique, contrairement à nombre de jeunes Gabonais.
Le rendu d'un appareil photo étant meilleur que celui d’un smartphone, ces photographes ambulants sont très sollicités.