Les férus d'informatique, désireux de matérialiser leurs idées en projets ont désormais une plateforme d'apprentissage et d'expression. L'Institut français de Libreville a décidé d'ouvrir ses portes aux porteurs d'idées et de projets, grâce à la mise en place d'un FabLab.
Il s'agit là d'une grande première au Gabon. Selon Mathilde Missanda Ringoué, cheffe de projet à l'Institut français du Gabon (IFG), un FabLab est une sorte d'écloserie numérique, qui met à disposition de ses adhérents le lieu et les outils nécessaires pour pouvoir customiser, réparer ou créer des objets soi-même.
«On s'est déjà tous retrouvé dans cette situation où il nous manque une toute petite pièce pour réparer un objet. Eh bien, le FabLab vous permet de récupérer l'utilisation de votre objet entre autres ...», explique-t-elle, non sans rappeler la nécessité pour les candidats aux profils croisés de se former à l'utilisation des machines.
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Durant tout ce mois de Juillet, la formation des candidats est assurée par un incubateur itinérant, à l'expertise avérée, si l'on en croit Casimir Jeanroy-Chasseux, l'un des formateurs de ce projet.
«C'est une première, on est d'ailleurs très heureux de commencer par Libreville. Nous sommes une structure spécialisée dans l'accompagnement d'autres structures pour la création de leur propre FabLab», précise cet expert, dépêché par Lci et Lab de France, pour cet atelier de Libreville.
Le FabLab constitue donc un lieu d’innovation qui, dans des conditions difficiles, fait bien souvent appel au sens de la débrouillardise et s’appuie sur la créativité et la volonté forte de ses promoteurs.
Thierry Mebale M'Ekouaghe, qui dirige un site d'information, est venu renforcer ses capacités pour le relooker: «si par exemple on conçoit un panneau qui présente le site internet, il nous revient moins cher que d'ordinaire. Nous venons ici pour apprendre à mélanger les couleurs pour pouvoir attirer», confie t-il.
Selon toute vraissemblance, le FabLab en implémentation à Libreville tranchera forcément avec les pratiques habituelles de production des oeuvres artistiques.
Ulrich Ndouganda, jeune photographe, sur le point d'opérer une reconversion dans le textile, s’y intéresse: «j'ai envie de lancer une marque depuis quelques temps, mais je suis encore en train de me demander quel textile utiliser, quelle technique utiliser, parce qu'il y a plusieurs techniques», s'interroge-t- il.
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Qu'ils viennent du milieu associatif, du monde des affaires, de la communauté scolaire, universitaire ou qu'ils s'agissent de demandeurs d'emploi, les FabLab montrent à tous ceux qui adhèrent à ce projet comment la théorie des communs peut inspirer les activités de production. C’est ainsi que Guy Silver Beyeme Obiang, informaticien, est venu approfondir ses connaissances de l'impression 3D.
Cette nouvelle expérience de formation initié par le FabLab de l'Institut français de Libreville intervient dans un environnement socio-économique fragilisé par le coronavirus. Mais le plus difficile restera l'absence de réelles perspectives entrepreneuriales sur les projets déclinés.