Au Gabon, la croissance démographique et la spéculation foncière dans les villes menacent l'écosystème des mangroves situées dans l'estuaire du fleuve Komo qui entoure Libreville. Cette situation suscite des inquiétudes chez les défenseurs de l’environnement qui se mobilisent autour de l'Ong Plumeréa pour renforcer la mangrove en plantant des milliers de palétuviers. Mais ils sont confrontés à nombre de défis, dont les déchets.
"Avec la saison des pluies, ce qui serait intéressant pour nous c'est la gestion des déchets. Parce que cette mangrove de Bel-air se trouve aux abords du lit principal de la rivière Ambowé. Ce qui fait qu'avec la mauvaise gestion des déchets plus haut on retrouve les plastiques qui reposent sur la mangrove", soutient Landry Lignambou de l'Ong Plumeréa.
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Or, les déchets charriés par les courants d'eau brisent les jeunes pousses de palétuviers et sapent tout le travail des volontaires de l'Ong. Dans ce contexte, les palétuviers ont du mal à jouer leur rôle de protecteurs naturels contre l'élévation du niveau des eaux marines et l'érosion. Libreville est de fait victime de récurrentes inondations en saison des pluies.
La destruction massive de la mangrove le long du littoral de la capitale gabonaise entraine par ailleurs une réelle perte en biodiversité. C'est donc pour étudier la qualité des marais d'eau accolés à cette petite forêt de palétuviers que Guy Noel Ndouho Koumba, attaché de recherche au Centre national des données océanographiques (CNDO) effectue des prélèvements sur le débarcadère d'Ambowé. "A l'œil nu, je dirais que cette eau n'est pas de bonne qualité parce qu'elle est déjà touchée par la pollution. Mais c'est après analyse en laboratoire qu'on en saura un peu plus", explique-t-il
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Si l'année dernière, le gouvernement avait pris certaines mesures pour conserver les palétuviers, leur destruction persiste. Face à cette triste réalité, les défenseurs de l’environnement demandent la création d’une zone protégée pour préserver le littoral et en faire un sanctuaire pour la faune et la flore locale. Les palétuviers couvrent une superficie de 35.000 ha et Libreville a déjà perdu 70% de sa superficie de mangrove.