Gabon: à la découverte du mezana, la purée de taro venue de la province de l'Ogooué-Ivindo

VidéoLe marché saisonnier de l'Association des femmes engagées du G6 (signe de la province de l'Ogooué-Ivindo, 6e région du Gabon) vient de lever le camp à Libreville. Ce rendez-vous annuel, dont la vocation est de valoriser les atouts culturels de cette localité, laisse derrière lui de beaux souvenirs.

Le 12/06/2022 à 08h50, mis à jour le 13/06/2022 à 09h08

Dans les stands qui battaient le rappel des visiteurs, les spécialités culinaires de l’Ogooué-Ivindo ont été les plus courues. C'est le cas du mezana, une sorte de purée de taro préparée aux feux de bois.

Le taro est un légume-racine très prisé sur le continent africain. Son mode de consommation varie selon les pays. Dans la partie nord-est du Gabon, chez le peuple fang, ce tubercule épluché, lavé puis cuit à feu doux peut servir d'accompagnement pour n'importe quel repas. Il peut également être préparé sous forme de purée et servi avec des crustacés ou du poisson fumé. C'est une recette économique et rassasiante comme nous l'explique l'une de ses spécialistes, Marie Rose Melighe Me Ngwa.

«D'abord en venant, pour éviter de perdre du temps, j'ai découpé mes taros. Je les ai épluchés, découpés et lavés. J'avais déjà mon poisson fumé. J'ai mis au feu. J'ai commencé par mettre les oignons. J'ai mis l'huile, l'ail et les taros. Mais, j'ai d'abord laissé les taros frire. Après j'ai mis l'eau et quand je l'ai fait, j'ai mis un petit peu de piment. C'est un plat typiquement ogivin (de l'Ogooué-Ivindo). Parce que j'ai voyagé et nulle part ailleurs je n'ai vu cette façon de faire. Ailleurs, on fait la purée d'igname en mettant du sucre. Or, mon plat est salé et j'y ai ajouté de la pâte d'arachide», explique-t-elle devant un rassemblement de jeunes filles déjà conquises par cette recette.

A quelques pas du site où Marie Rose achève sa cuisson du plat mythique de mezana, le stade des dégustateurs se remplit progressivement pour passer à table.

«La recette est succulente. Tous les ingrédients sont réunis. Surtout que là-dedans, nous avons les vitamines qui contribuent à la reconstruction de certaines cellules mortes de notre corps. Dans ma jeunesse, j'en consommais et même jusque-là je le prépare quand j'ai un peu de temps, surtout les dimanches», confie Jeannine Nsé, une dégustatrice.

Soulignons que la plupart des provinces du Gabon ont des cuisines pour lesquelles elles sont connues. Mais de par son caractère cosmopolite, celle de l'Ogooué-Ivindo en propose une large variété et vous n'aurez que l'embarras du choix.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 12/06/2022 à 08h50, mis à jour le 13/06/2022 à 09h08