Romain Moulina, journaliste d’investigation, enquête sur le phénomène de la pédocriminalité à travers plusieurs pays. Par le biais d'une récente note vocale, diffusée sur les réseaux sociaux, il accuse le fondateur du centre Nyangou Académie Club (NAC), Rigobert Nzamba, d’avoir entretenu des pratiques fétichistes, voire des sacrifices humains, sur les joueurs dont il avait la charge en qualité de sélectionneur national des U17 (des moins de 17 ans entre 2013 et 2014. Des allégations d'une extrême gravité rejetées en bloc par le principal mis en cause, aujourd'hui prêt à laver son honneur dans une confrontation avec Romain Molina.
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«La personne qui a donné les informations à Monsieur Molina a mis Monsieur Molina en erreur. Tout ce qu'il a dit sur le montant de 6 millions (environ 9.000 euros) à payer par les familles ou encore les histoires de fétichisme est archi-faux. J'ai dit que je ne l'attaque pas. J'attends juste qu'il fournisse à la presse internationale la preuve de ses allégations. Qu'il nous envoie les images de l'appartement où les enfants sont entassés», s'est-il indigné.
Les informations du journaliste d'investigation n'ont cependant pas été publiées par le quotidien britannique The Guardian qui avait par ailleurs publié, en décembre dernier, les résultats d’une autre enquête dont Romain Molina est co-auteur. Le journal britannique avait ainsi révélé, après plus de deux ans d'enquête dans le football gabonais et le recueil de dizaines de témoignages, que plusieurs centaines de jeunes joueurs accusaient leur formateur, Patrick Assoumou Eyi, ex-sélectionneur des moins de 17 ans du Gabon, de les avoir agressés sexuellement.
Mais les accusations du journaliste accablent Rigobert Nzamba qui entretiendrait une fiction avec son centre de formation Nyangou Académie Club (NAC). Un centre qui n'existe que de nom selon la même note vocale de Romain Molina. Avant d'affirmer que plus de 20 joueurs gabonais actuellement en expatriation sportive en Turquie via le NAC seraient entassés dans des chambres comme des sardines dans leur boîte. Visiblement outré par ces accusations, Rigobert Nzamba a fait appel à quelques parents de pensionnaires de son centre pour éclairer la lanterne de l'opinion sur le séjour à l'étranger de leurs enfants.
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«Nos enfants sont déjà là-bas depuis près de deux ans. Ils se portent très bien, ils sont bien logés. Et nous, les parents, nous n'avons jamais donné les 6 millions de francs Cfa tel qu'il le dit. Dans cette affaire, nous pensons plutôt à un sabotage à la gabonaise contre un honnête citoyen qui fait honnêtement son travail pour aider ses compatriotes», a déclaré Justine Mekui Mba, porte-parole des familles de pensionnaires du centre Nyangou Académie Club (NAC)
Depuis l’éclatement de ces scandales en série au Gabon, plusieurs têtes du football sont tombées. Une action matérialisée par la détention d'au moins 4 dirigeants sportifs du pays.La FIFA, la Fédération gabonaise de football ainsi que le gouvernement gabonais ont ouvert une enquête.
Dans ce énième feuilleton, Rigobert Nzamba appelle à une confrontation d'éléments matériels avec son accusateur afin, dit-il, de laver son honneur.