C'est en décembre 2016 que le Conseil d'administration de la BID a approuvé sa participation financière à ce projet de construction d'autoroutes à hauteur de 199 millions d'euros, soit 210 millions de dollars USD. Mais l'accord a été signé début mars, à Djeddah (Arabie Saoudite), entre la ministre guinéenne du Plan et de la coopération Kanny Diallo et le président de la BID, Bandar Bin Mohamed Hamza Hajjar.
Selon le ministère guinéen du Plan et de la coopération, ce montant représente 81% du financement du projet. Le reliquat sera apporté par le Fonds koweïtien de Développement arabe (FKDEA) pour 18 millions d'euros et la Banque Arabe de Développement en Afrique (BADEA) pour 28 millions d'euros. " L'objectif de ces différents financements est de faciliter la réalisation de ces infrastructures et de permettre la garantie des meilleures conditions de déplacement pour les usagers, tout en réduisant la pollution et autres dégradations. Ce qui permettra d'assurer un échange fluide des biens et services des deux régions que sont la Haute-Guinée et la région forestière...", se réjouit le ministère du Plan et de la coopération dans un communiqué.
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Les routes d'intégration régionale Dabola-Kouroussa (151 km), dans la région de la Haute-Guinée, et Kissidougou-Kondebadou (53 km) dans la région forestière, au sud-est du pays, sont concernées par ce financement. Véritables calvaires pour les usagers de la route, comme le sont d'ailleurs quantité de tronçons du réseau routier de la Guinée, elles seront donc revêtues et transformées en autoroutes 2x2 voies. Dans le projet, il est également prévu de réaliser plusieurs infrastructures connexes (centres de santé, écoles primaires, forages, éclairage solaires...), "ce qui stimulera les activités de production dans ces zones, contribuant ainsi de manière significative à la réduction de la pauvreté dans ces deux régions."
La création de ces deux autoroutes atténuera un tout petit peu le problème auquel est confronté le pays. L'ensemble du réseau routier guinéen est dégradé à près de 60%, selon le Fonds d'entretien routier. "Le coût de la réhabilitation du réseau routier de la capitale se chiffre à 220 milliards de francs guinéens, alors qu'il faut mille milliards de francs guinéens pour l'ensemble du pays", a récemment indiqué Souleymane Traoré, directeur du Fonds d'entretien routier. Ajoutant que la dégradation des routes guinéennes avait dépassé le stade de l'entretien, et qu'elle exige désormais une réfection.
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Face à l'urgence, priorité a été donnée aux voiries de la capitale Conakry. Des travaux de fortune ont été engagés sur ces voies afin de les rendre praticables en attendant les fonds des partenaires turc, chinois et koweïtien. Des travaux qui devraient s'achever d'ici fin mars. "J'ai donné deux mois à l'entreprise en charge des travaux... Moi-même je vais les suivre de près", a indiqué le président Alpha Condé lors d'une visite sur les chantiers, en janvier dernier.